[Rentrée littéraire 2011] Le dernier testament, James Frey

Si vous rencontriez le Messie par hasard, dans la rue…le prendriez-vous au sérieux? c’est la question que se pose James Frey dans son nouveau roman, à paraître le vingt-quatre août.  A travers une plongée dans un New-York trouble, nous découvrons les multiples facettes d’un homme qui serait le fils de Dieu.

Ben Zion Avrohom. Tout le livre tourne autour de cet homme énigmatique, que l’on découvre à travers les témoignages des gens qui l’ont côtoyé : ses voisins, ses collègues, sa famille, mais également des inconnus qui ont croisé sa route. D’un homme banal vivant dans le Bronx, Ben évolue vers un Messie potentiel, qui transcende les individus qu’il rencontre.

J’ai découvert ce livre à l’aveuglette, dans la mesure où j’ignorais totalement de quoi il était question. L’intrigue s’est donc dévoilée au fur et à mesure. C’est un livre qui ne plaira pas à tout le monde, car il a résolument un aspect provocateur. Pour ma part, il m’a ennuyée, au sens où plusieurs éléments sont venus entraver ma lecture. Je ne suis guère versée en religion, et il est vrai que j’ai déjà lu un livre évoquant une apparition éventuelle d’un Messie (L’évangile de Jimmy) qui m’avait bien mieux convaincue. Ce qui m’a vraiment gêné, c’est la conception même du récit : composé de plusieurs témoignages, il permet d’avoir une vue d’ensemble, en même temps que des points de vue intime sur un homme. C’est très bien, en théorie. Personnellement, ça m’a déroutée. J’ai été très dérangée par le style des protagonistes : Mariaangeles, par exemple, est une fille des cités, qui a arrêté l’école très jeune. Il est certain que si elle avait eu l’aisance de Shakespeare quand elle s’exprime, ça ne serait pas passé. Mais le style, constamment dégradé, a fini par me porter sur les nerfs. De même, le discours de certains des personnages m’a totalement hérissée, si je puis dire. Nous découvrons un monde de fanatiques religieux, d’hommes violents, de drogués. L’envers du décor pourra-t-on dire. James Frey a réussi à rendre tout ceci très glauque, à tel point que j’ai envisagé d’abandonner cette lecture.

Ben Zion serait donc le Messie. Cette révélation ne se fait pas sur le devant de la scène, mais plutôt dans les coulisses. Notre Messie a tout de même des fidèles, et pousse tout le monde à coucher avec tout le monde. En somme, c’est l’orgie générale : il remet en question l’enseignement de l’Eglise. Ainsi, l’amour prôné par l’Eglise vient d’une vision erronée. Ben Zion, lui, souhaite un amour qui se manifeste haut et fort, et considère le sexe comme un moyen de se rapprocher du Très Haut. Aussi, ça couche vraiment dans tous les sens. Un Messie dépravé, mais profondément généreux? Pourquoi pas.

La religion traditionnelle et la société en prennent donc pour leur grade. New-York est dépeinte comme la ville du péché, de l’égoïsme et de la violence. Un charmant plaidoyer envers la ville-monde.

Cette histoire qui se veut vraie (en témoigne les remerciements) plaira ou déplaira, mais je doute qu’il existe un juste milieu. Personnellement, je me suis franchement ennuyée et j’ai été très agacée par les divers personnages. Aucun n’a trouvé grâce à mes yeux, à vrai dire. Un livre qui fera sûrement couler beaucoup d’encre à sa sortie !

J’ai lu ce livre dans le cadre de l’opération de rentrée littéraire Libfly/ Furet du Nord. Merci à Lucie et à son équipe !

Jusqu'au 1er novembre

1 Commentaire

  1. J’ai beaucoup aimé Mille Morceaux et le style de James Frey. Mais je ne sais pourquoi, j’ai l’impression que celui-là a moins me plaire. En tout cas l’histoire a l’air dingue, sans parler de la couverture façon  » tâches de sang  » !

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