Sarah Dearly, tome 1: Mordue, Michelle Rowen

Actuellement, la bit-lit est un genre en vogue qui séduit beaucoup de lectrices entre quinze et vingt-cinq ans. Comme vous le savez, j’entre dans cette catégorie, mais j’avais un certain nombre de préjugés sur ce genre souvent jugé facile. Aussi, c’est avec une certaine appréhension que je me suis lancée dans cette série qui a pourtant de très bonnes critiques sur la toile.

De quoi ça parle? De Sarah Dearly, comme le titre le laisse entendre si subtilement. Sarah est une jeune canadienne qui, au terme d’un rendez-vous, est transformée en vampire. Après quelques péripéties, la jeune femme fait la rencontre du beau Thierry, vampire français et centenaire, qui lui propose de l’initier au monde de la nuit, en échange de son aide à mettre fin à ses jours. Entre la pétillante Sarah et le vampire suicidaire, le courant semble passer.

Le roman s’ouvre sur la fin d’un rendez-vous assez décevant, sur bien des critères. Sarah se fait enterrer mort-vivante par son jules. Drôle d’entrée en matière. Terminé, les jeunes et belles humaines qui se pâment pour un immortel : désormais, la mode est aux romances entre vampires. Sarah ne fera pas exception. En revanche, Sarah se distingue de ses comparses par un sens de l’humour aigu et un certain don pour se mettre en danger ou dans des situations cocasses. Là où je m’attendais à une charmante cruche, je découvre une héroïne « normale », qui passe du déni à l’acceptation, une réaction plutôt saine, face à sa « renaissance » en tant que vampire. Après tout, si cela vous arrivait, est-ce que vous vous en seriez ravis ? Car la vie de Sarah se trouve bouleversée : elle perd son emploi, ses certitudes, jusqu’à son reflet ! La jeune femme doit s’adapter à un monde de violence et de sang, où les vampires sont pourchassés par des chasseurs impitoyables et cruels. Elle doit également gérer ses sentiments naissants pour un maître vampire suicidaire. Quelle vie ! Difficile, dans ces conditions, de ne pas s’attacher à cette pauvre Sarah, qui semble cruellement manquer de discernement lorsqu’il s’agit d’un homme !

Ces premiers pas dans une vie surnaturelle ne sont pas dénués d’intérêt : servi par un style vif et drôle, le récit est plutôt divertissant, de ces histoires qui ne nous marqueront pas, mais que l’on ne peut lâcher tant que l’on est dedans. L’action est centrée sur la découverte progressive des possibilités et des contraintes qu’entraîne la vie de vampire : Sarah ne connait d’eux que ce qu’elle en a lu chez Anne Rice ! Michelle Rowen campe donc une héroïne forte et moderne, tout en restant romantique : un avatar de la femme d’aujourd’hui, en quête d’indépendance, tout en restant fragile et sensible. Lire Sarah Dearly l’été me semble un choix idéal et rafraîchissant : vous vous amuserez tout en ne vous prenant pas la tête.