Couleur émeraude, Marie Caron

Marie Caron a décidé de se lancer dans la courageuse aventure de l’auto-édition : ce n’est pas une entreprise des plus faciles, car l’on ne dispose bien évidemment pas des mêmes outils promotionnels qu’un éditeur traditionnel. Bien que je ne lise pas de livres auto-édités en général, j’ai décidé de me pencher sur ce roman dont on lit beaucoup de bien partout sur la toile.

Couleur Emeraude 1ere

Benjamin, policier anglais, rend visite à ses amis français, la famille Cohen, qui tiennent un hôtel de charme au bord de la mer, l’Émeraude. Ployant sous le deuil de sa compagne assassinée, il découvre des évènements bien étranges chez ses amis. Depuis quelques temps, les vacanciers fuient, poussés dehors par une présence étrange. Cela aurait-il un lien avec les évènements troubles qui ont secoué l’hôtel pendant la deuxième guerre mondiale, quand l’ancêtre  de la famille Cohen, peintre émérite, aura connu un sort tragique sous l’occupation allemande ?

Accompagné de ses amis, Benjamin mène l’enquête, une enquête qui, peut-être, lui permettra de passer enfin à autre chose.

Couleur émeraude, par son ambiance mystérieuse qui s’épaissit au fil des pages, n’est pas sans évoquer l’atmosphère pesante de Shining, de Stephen King ou de La Maison des damnés de Richard Matheson : dans ces trois livres, une bâtisse terrorise ses occupants et livre au compte-goutte ses mystères. Marie Caron n’a peut-être par encore la maîtrise de Stephen King ou de Richard Matheson, mais ce premier texte laisse présager du mieux, car il est des plus prometteurs et montre que l’auteur sait déjà jongler avec aisance avec les mots et bâtir une intrigue qui tient la route. C’est d’autant plus remarquable que le texte n’a pas subi le moindre travail éditorial à proprement parler, car il s’agit d’une auto-édition. Pour cela, et pour l’orthographe et la syntaxe irréprochable, chapeau bas Madame Caron !

Le lecteur est progressivement intrigué par le récit, et ne souhaiterait qu’une chose : que l’histoire ait été davantage développée. En effet, certains évènements sont décrits très brièvement, notamment l’incipit, ce qui embrouille un peu le lecteur, perdu dans les liens familiaux. Heureusement, tout devient plus clair rapidement. Mais l’on aurait bien voulu s’immerger davantage dans l’atmosphère sombre de la deuxième guerre mondiale, en savoir plus sur ce Joseph, patriarche de la famille.

Rebondissements, mystères, histoire, une ébauche d’idylle : tous les ingrédients sont réunis pour un bon roman. N’hésitez pas à donner sa chance à ce jeune auteur qui, je le sais, à force de travail et de patience, parviendra sûrement à percer un jour dans le milieu impitoyable de l’édition.

Couleur émeraude, Marie Caron. Éditions Lulu, 2012.

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