Romain Gary fait partie de ces auteurs, que l’on connait très souvent de nom mais ceux qui l’ont lu sont bien plus rares ! En effet, certains le classent déjà en littérature dite classique, ce qui peut en dégoûter d’autres, écœurés par leurs lectures scolaires…
Dans cette autobiographie, Romain Gary nous raconte tout ce qu’il a vécu, notamment durant sa tendre enfance. Sans avoir lu d’autres titres de l’auteur, il est aisé de comprendre que cela a largement influencé tous ses autres écrits, ses gestes, ses émotions, ses pensées…
Peu à peu, on le sent se construire aux côtés de sa mère depuis que son père les a quittés. La figure maternelle, c’est son ancre, celle sans qui il n’est rien d’autant qu’elle lui porte un amour sans aucune limite. Le petit Romain fera tout pour réaliser le moindre désir de sa mère. Cette dernière a une vraie personnalité. On pourrait croire à un personnage totalement inventé. Elle met en oeuvre tous les moyens possibles et imaginables pour obtenir ce qu’elle veut. C’est pour cela que la vie de Monsieur Gary sera assez mouvementée, entre pauvreté et aisance, Russie et Angleterre, en passant par la France, pays fortement affectionné par cette mère-poule. Et Romain Gary fera tout pour devenir quelqu’un de respectable, qui fera la fierté de sa mère.
Ce récit autobiographique peut paraitre incompréhensible mais essentiel pour comprendre les autres écrits de l’auteur. Pourtant, au fur et à mesure, tout s’explique, certaines choses s’éclairent et on comprend, finalement, assez vite que sa vie a été hors du commun. D’ailleurs, on peut avoir du mal à démêler le vrai du faux.
Il parait comme évident que certains auront envie ou besoin de souffler durant leur lecture car on peut vite se retrouver débordé entre la vie de Romain Gary et l’Histoire. En effet, nous traversons notamment la seconde Guerre Mondiale. De plus, il semble difficile de retenir tous les noms propres (avions, personnes…). Ils sont très nombreux ! Quant à l’écriture, elle surprend… et très agréablement ! Elle est vraie. Les mots sonnent juste malgré la terrible longueur ou l’aspect flou de certaines phrases. Malgré tout, un certain humour résonne régulièrement, suffisant à donner le sourire et à remotiver.
En quelques mots, pour découvrir Romain Gary, il ne faut pas hésiter à commencer par La Promesse de l’Aube et forcer un peu sa lecture. Oui, ce récit autobiographique est déstabilisant voire invraisemblable mais c’est aussi un superbe hommage à sa mère.
La Promesse de l’Aube, Romain Gary. Gallimard, 1960.
Par Elora