L’Elite

Elles étaient trente-cinq, elles ne sont plus que six. Dans le royaume bâti sur les ruines des États-Unis, le mariage du prince est une affaire d’état, mais également une affaire de médias. Une gigantesque téléréalité met en scène les amours, puis le mariage du jeune prince Maxon, qui sélectionne 35 candidates, qui viennent vivre avec lui au palais sous l’œil des caméras.  America Singer était l’une des 35 jeunes filles qui ont rejoint la famille royale. Issue d’une basse caste, celle des artistes, la jeune fille découvre le faste de la monarchie. Elle qui était éprise du bel Aspen, qui l’a quittée, commence à tomber amoureuse du prince, qui se révèle bon et sensible. Au début de L’Élite, elles ne sont plus que six jeunes filles encore en course. America doit faire un choix : épouser Maxon, qui lui porte de tendres sentiments, ou Aspen, revenu dans sa vie ? Tel est le dilemme qui se pose pour la jeune fille au début du deuxième tome de la trilogie de Kiera Cass, paru cette année aux éditions Robert Laffont.

L’éternel triangle amoureux, si cher aux romances pour adolescentes, fait son grand retour dans ce deuxième tome, moins complet et réussi que le précédent, et pourtant, tout aussi addictif. Les hésitations d’America, son sens aigu de la justice, son rejet de la monarchie de son pays, qui n’est ni plus ni moins qu’une dictature, sont au centre de l’intrigue. Hésitations qui peuvent dérouter et agacer le lecteur, qui s’étonne de l’inconstance d’America, ou qui peuvent la rendre plus humaine, plus aboutie, c’est selon le degré de patience du lecteur.

La situation du monde d’America occupe une nouvelle fois une place d’importance. Régi par un système de castes rigide, le pays d’America est gouverné par une dictature héréditaire : la faim et la pauvreté sont le lot quotidiens des mal-lotis socialement. America souhaiterait changer cet état de fait, ce qui la rend courageuse et droite. America en apprend davantage sur la genèse de son pays, en lisant le journal de son fondateur. Ce qu’elle lit la conforte dans son sentiment : les choses doivent changer. Mais a-t-elle l’étoffe d’une reine, la force d’être l’instrument du changement ? America devient de plus en plus adulte, au fur et à mesure de ses prises de position de plus en plus marquées.

L’Élite est un roman qui se dévore : l’idée de la téléréalité rend le roman véritablement addictif. Tout se joue sous l’œil impitoyable des caméras et du public. America se sait jaugée en permanence par le pays tout entier : ses erreurs et ses faux pas feront la joie des partisans de ses rivales. La compétition se resserre. Et nous avons hâte de lire le prochain tome, qui sortira l’année prochaine, en début d’année.

L’Élite, Kiera Cass. Robert Laffont, collection R, 2013.

Par Emily Vaquié

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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