Sommes-nous faits pour vivre à 2 ?

Sommes-nous faits pour vivre à deux ? La question n’a jamais été plus actuelle, à l’heure où le mariage s’est enfin ouvert à tous, mais où les statistiques du divorce crèvent le plafond. L’image véhiculée par les médias, par la littérature, le cinéma, les séries est impitoyable avec les célibataires : même la publicité nous renvoie à notre statut d’animal social, avec des réclames pour des sites de rencontres qui s’incrustent sur nos écrans et sur les panneaux dans le métro. Socialement, il semble être devenu difficile d’être célibataire. C’est ce que semble nous proclamer notamment les publicités Meetic. « Si on est entre amis à une table de dix, je serai le neuvième et il n’y aura personne en face de moi… » Mais des années après que Carrie Bradshaw, la célibattante de Sex and the city ait crevé l’écran, le couple représente-t-il toujours la norme ? En partenariat avec Philosophie magazine, nous nous penchons sur la question, qui n’est pas simple..

Depuis la génération de nos parents et de nos grands-parents, les mœurs ont beaucoup évolué. Vivre seul est devenu habituel : on ne quitte plus aujourd’hui le domicile parental pour habiter directement en couple, la vingtaine est souvent l’âge de l’expérimentation sexuelle et amoureuse. L’âge du mariage recule et vivre une relation de couple sérieuse à dix-huit ans, ou être même fiancé à vingt, devient rare. Le célibat semble être devenu synonyme de liberté et de réussite individuelle : on n’est pas à la recherche de sa moitié, mais d’accomplissement personnel et professionnel, grâce à l’apparition de personnages iconiques comme les célibataires de Sex and the city. Mais n’est-ce-pas une façade, au fond ? La société est impitoyable : elle nous renvoie toujours le couple comme le modèle par excellence, et le célibat comme un échec. Bridget Jones, l’héroïne d’Helen Fielding, pourrait apparaître comme une célibattante : mais au fond, on se souvient surtout du côté désespéré de l’incarnation de Renée Zellweger. La plupart des films, des séries ou des livres qui mettent en scène des célibataires montrent leur quête de l’amour. Un bon exemple est la série How I met your mother, dont le héros, Ted, ne cesse de chercher la femme de sa vie. Quand bien même on nous parle de plus en plus d’amour libre et d’échangisme, et que des sites de rencontres spécialisés dans l’adultère ont fait leur apparition, on continue à nous montrer les codes d’un amour « happily ever after », celui des contes de fées. Dans How I met your mother, Ted raconte à ses enfants comment il a rencontré leur mère : le spectateur sait donc que quand il finira par trouver l’amour, cela sera pour la vie. De même, quand on regarde une bonne vieille comédie romantique, on ne se dit pas, au moment du clap de fin, que le couple qui vient de se former a une chance sur deux de se séparer. Au fond, on veut tous trouver l’amour, le vrai, et le garder, pour toujours. Ne pas reproduire les schémas de nos parents, oncles ou tantes et divorcer après trois, dix, trente ans de mariage est devenu un objectif. N’est-il pas triste de se marier avec, en arrière-pensée, la peur du divorce ?

Construction culturelle plutôt que fait naturel, le couple tel que nous le recherchons actuellement est devenu un des aspects de notre vie que l’on « doit » réussir, comme la vie professionnelle, la vie sociale ou la vie culturelle. Si autrefois le couple n’était qu’un prélude à la vie de famille, c’est devenu aujourd’hui un équilibre précaire, une tentative de combiner deux trajectoires personnelles, deux individualismes. A la fin, même Carrie Bradshaw finit par convoler avec son Mr Big.

Et vous, que pensez-vous ? Sommes-nous faits pour vivre à deux ? Vous avez quatre heures…

Ajoutons que Philosophie Magazine lance une opération « corrigés en direct » c’est-à-dire que des professeurs de philosophie vont plancher sur les sujets en même temps que les bacheliers et dès 12h01, ces corrigés seront mis en ligne sur le site de Philosophie Magazine.

Par Emily et Kévin

A propos Kévin Costecalde 352 Articles
Passionné par la photographie et les médias, Kévin est chef de projet communication. En 2012, il a lancé le blog La Minute de Com, une excellente occasion selon lui d'étudier les réseaux sociaux et l'actualité. Curieux et touche-à-tout, Kévin aime les challenges, les voyages et l'ironie.

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