Retour d’une séance : Monuments Men

C’est donc le cœur nonchalant que je flâne en rentrant chez moi. La journée a été longue, mais en cette journée d’été – en plein mois de Mars – la soirée est fraîche et apaisante. Tout en marchant, je repense à cette incroyable épopée qu’a été Monuments Men. Une bien belle aventure.

 Nous voilà donc transportés en pleine Seconde Guerre mondiale. Sept hommes qui sont tout sauf des soldats – des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité.

 Et on ressort ému, quoique l’on puisse en penser. Même, si on ne porte pas l’art dans notre intérêt, force est de constater que l’on ne reste pas insensible devant un Picasso qui brûle. Procédons comme d’habitude si vous les voulez bien, allons-y par étapes. Lancez votre moteur, démarrez votre cabriolet, et c’est parti en musique s’il vous plaît!

Monuments men

Commençons par le côté historique. Par-delà les éléments précis relatés dans le film (tirés d’une histoire vraie), l’ensemble possède une cohérence générale. Entre récit relativement clair et précision historique, le mélange est bien dosé. Le film étant basé sur l’art en priorité, l’ensemble des œuvres apparaissant au cours du récit sont bien réelles et sont plutôt bien représentée. De manière globale, le film « vit » et « respire » les années 50. Voitures, musique, vêtements, on sent Paris vivre sa grande époque.

Puisque l’on parle d’Histoire, la grande, autant faire un détour par la petite. L’histoire est attachante, les personnages intéressants quoiqu’ils eurent pu bénéficier d’un portrait moral plus profond. La mixité des cultures mise en avant par le film du fait de la provenance géographique des intervenants fait l’écho de l’histoire réelle, avec plus de 130 Monuments Men de plus de 30 pays. L’humour y est parfois un peu tache, mais on apprécie cette drôlerie fine et amusante caractéristique des anglais. Le casting assez impressionnant ne marche pas si mal que ça sous la baguette du chef Clooney – on aurait pu en attendre pire.

 L’esprit y est bon enfant, on regrette presque ce film fait entre copains, qui laisse quelque peu en arrière le côté horrifique de la guerre. Cela dit, la position même des monuments men justifie ce retrait, et permet de voir aussi cette grande guerre sous un autre angle. Assez de soldats de première ligne, d’aviation et d’as du volant, la guerre se vit aussi derrière les lignes, dans l’arrière-pays. Et la guerre, c’est aussi sauver le peu d’histoire qu’il reste.

Le principal défaut est tout de même sa longueur. Car ce film est long, extrêmement long. Et même si l’on ne s’ennuie pas, on a conscience du temps qui passe. Si l’histoire est en elle-même assez cohérente et intéressante, le rythme en dent de scie a du mal à passer. Certaines scènes sont d’une pesanteur et d’une longueur accablante, et on prie pour que cela se termine au plus vite. Et les scènes qui sont intéressantes se font couper l’herbe sous le pied au moment où l’on s’accroche. Dommage, on est très vite lassé par ces soubresauts à répétition.

Dujardin

Un bon esprit pour ce film donc, même si la réalisation laisse quelque peu sur sa faim. Miné par la critique de chaque côté de l’Atlantique, on y retrouve un Clooney moins en forme que d’habitude, sur un terrain plus glissant et plus accidenté que d’habitude. Cette fois, ce n’est pas passé. Mais relativisons tout de même, Monuments Men est un film à voir sans attentes, sans appréhension. Ou vous risqueriez d’être déçu. Pour un sujet aussi important, la dernière des choses à faire est d’en avoir un a priori. Mis à part ce léger point, Monuments Men est plutôt un beau film, aux décors riches. L’ambiance générale est vraiment entraînante, et on regrettera presque de ne pas avoir vécu ces folles années qu’ont été les années 50-60.

 Monuments men movie

« Vous pouvez effacer toute une génération, vous pouvez réduire en cendre leurs maisons, d’une certaine manière ils vont encore trouver leur chemin. Mais si vous détruisez leur histoire, vous détruisez leurs réalisations et c’est comme s’ils n’avaient jamais existé. »

Par Baptiste

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