Au printemps, quoi de mieux qu’un roman jeunesse frais et léger ? Maïa Brami, écrivain, journaliste presse, TV et radio, et directrice de collection aux éditions Caractères propose le titre idéal : Les Princes charmants n’existent pas, aux éditions Nathan. Adolescence, musique, relations parents-enfants et correspondance passionnée émaillent son dernier titre.
La vie de Nora pourrait être parfaite, si son tour de poitrine n’était pas négatif. L’adolescente complexée adresse son journal intime à son idole, la sublime Ava Gardner, faute de confidente plus attentionnée depuis que sa meilleure amie Julie, au corps de déesse, vit le grand amour avec l’Adonis du lycée. Nora refuse le diktat des apparences, camouflant sa silhouette androgyne sous de longs pulls informes chipés dans les placards de son père. Mais au fond, Nora est une jeune fille aussi timide que romantique. Alors quand elle trouve sur son balcon une lettre de rupture adressée à un voisin, un certain Rodrigue, elle ne résiste pas à la tentation de lui répondre. Surprise : le lendemain, une autre lettre a atterri sur son balcon, à dessein cette fois, et Rodrigue a répondu à son petit billet. Mais sa réponse est d’une banalité affligeante ; consternée, Nora lui donne donc un cours de correspondance, afin de s’assurer une relation épistolaire un tantinet plus intéressante qu’un banal échange de SMS. Commence alors un incroyable échange entre les deux adolescents.
Au fil de leurs lettres, on découvre deux vies pas si tranquilles que ça. Celle de Nora tourne autour de l’enfer des apparences, et celle de Rodrigue n’est guère mieux : malheureux à cause de sa rupture, malheureux à cause de ses parents qui se disputent sans arrêt, parfois en conflit avec son père, et tiraillé entre les désirs de sa mère (qui souhaite le voir intégrer une prestigieuse école de musique), et ceux de son père (lequel le verrait plutôt en école d’ingénieur). Pourtant, les deux adolescents (notamment Nora) font preuve d’un humour à toute épreuve. Les lettres alternent les styles, et les visions de la vie : très naïve pour Nora, plus réaliste pour Rodrigue. Les esprits s’affrontent : Nora préférerait faire perdurer la relation épistolaire et idéalisée, alors que Rodrigue, en bon scientifique, marque une nette préférence pour la réalité.
La romance est assez simple, mais fraîche et légère. S’y mêlent quelques questionnements sur l’impact des relations des parents sur l’état des enfants, la jalousie, les relations amoureuses, les relations adolescentes, danger des réseaux et nouvelles technologies, ou l’acceptation de soi. Mais certains points sont laissés de côté au profit du développement des intrigues amoureuses, ce qui fait qu’on reste parfois légèrement sur sa faim, d’autant que l’intrigue est assez rapide, et la chute sans grande surprise.
Malgré cela Les Princes charmants n’existent pas est un bon divertissement : frais, léger, pétillant, c’est le roman idéal pour se détendre, ou réfléchir à quelques sujets essentiels et importants à l’adolescence. Les pistes de réflexion sont intéressantes, le roman bien mené, et on passe un bon moment en compagnie de cette bluette adolescente !
Les Princes charmants n’existent pas, Maïa Brami. Nathan, 3 avril 2014.
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