Golden Gate Confidential : un polar 100% san-franciscain

Sur la couverture, on distingue le plus célèbre pont californien, dont la célèbre couleur orange surplombe la baie du Golden Gate depuis plus de soixante-dix ans. Au fond, la skyline de San Francisco, une ville à part : comme Tennesse Williams l’a dit : ‘America has only three cities: New York, San Francisco, and New Orleans. Everywhere else is Cleveland.

C’est le décor rêvé pour un bon petit polar bien ficelé : Golden Gate Confidential est le tout premier roman traduit en France de l’Américain Kirk Russell, adoubé en couverture par Michael Connelly himself. Dans le quartier de China Basin, on retrouve le cadavre d’une femme jeune, ligotée, affalée sur un matelas dans un immeuble désaffecté. C’est Ben Raveneau, un flic bourru à la carrière longue comme le bras qui doit enquêter sur cet étrange décès, avec sa jeune équipière Elisabeth La Rosa, dont c’est la première enquête après son transfert du service des mœurs. Mais ce n’est pas tout ! Raveneau est également approché par un de ses collègues, en phase terminale, persuadé qu’un meurtrier qu’il a autrefois envoyé sous les verrous le suit et l’observe… Peu de temps après, ledit collègue est retrouvé mort.

Avec Golden Gate Confidential, Kirk Russel signe un polar efficace et bien mené, qui séduira même les lecteurs peu coutumiers du genre : dans un San Francisco potentiellement dangereux pour les forces de l’ordre, sur les routes de Californie, Raveneau essaie de dénouer les fils de l’intrigue. Mais la victime se révèle avoir trempé dans des affaires plutôt louches, et au fur et à mesure que Raveneau apprend à la connaître, le mystère s’épaissit. L’improbable tandem que le vieux flic forme avec sa jeune coéquipière dynamique et ambitieuse évolue au fil des pages, quand les deux policiers apprennent à se connaître : La Rosa ne cautionne tout d’abord pas les méthodes de son mentor, mais apprend à le respecter. Une authentique complicité apparaît même entre les deux enquêteurs.

Maintenant le suspense de bout en bout, Kirk Russell nous livre un récit fascinant, avec des personnages troubles et bien conçus, où les évidences révèlent bien souvent des pièges. Les méchants ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Et plaisir supplémentaire, nous évoluons au cœur d’une ville fascinante, à l’identité très marquée. Et si le récit ne se démarque pas par une originalité folle, il reste un très agréable moment de lecture.

Golden Gate Confidential, Kirk Russell. éditions du Toucan, 2014. Traduit de l’américain par Delphine Santos.

par Emily Vaquié

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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