Il y a des films qui font pleurer et il y a des films tristes, ce ne sont pas toujours les mêmes. Nos étoiles contraires est de la première catégorie mais, étonnamment, pas de la seconde. Adapté (très fidèlement, ai-je entendu dire) du roman de John Green, le film raconte l’histoire de Hazel, une jeune fille atteinte d’un cancer en phase terminale. En se rendant à un groupe de parole pour cancéreux, elle rencontre Augustus, en rémission après que la maladie lui a coûté une jambe. Les deux adolescents tombent amoureux.
Nos étoiles contraires est donc avant tout une histoire d’amour tragique, mais une tragédie n’est pas forcément triste. Contrairement à d’autres films mettant en scène des enfants malades, des drames comme Alabama Monroe par exemple, ici un prologue annonce comment l’histoire va finir (elle ne finit d’ailleurs pas tout à fait comme prévu, je ne dirai donc pas un mot de plus à ce sujet). À aucun moment le spectateur n’a l’espoir que Hazel se débarrasse de son assistance respiratoire et guérisse miraculeusement pour que Gus et elle puissent vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants. Comme Roméo et Juliette, on sait que ça va “mal finir” mais on n’est pas déprimé en sortant, tout simplement parce que c’est une très belle histoire qui a, malgré tout et contre toute attente, une fin heureuse.
Sans la maladie, ce serait une jolie comédie romantique, et de nombreuses séquences sont d’ailleurs empruntées à ce genre (le pique-nique, la scène du restaurant, évidemment la mise en scène du premier baiser, … Et il n’y a qu’à regarder l’affiche). Cependant, avec la maladie, le ton et les enjeux sont bien sûr très différents de ceux d’une romcom. Loin d’être naïfs et en lévitation dans leur petite bulle d’amour, les deux adolescents, parce qu’ils sont mis si jeunes face à leur propre mortalité, ont au contraire une maturité exceptionnelle, et ils acceptent leur destin avec beaucoup de philosophie. La découverte de Cantor, selon laquelle il y a des infinités plus petites que d’autres, est un élément clé du film, puisque cette théorie leur permet de réaliser que si leur vie est plus courte que la moyenne, elle n’en est pas moins riche et moins intense pour autant.
Outre Shailene Woodley et Ansel Elgort, qui interprètent les deux personnages principaux de manière quasi-irréprochable, on retrouve un Nat Wolff (Palo Alto) toujours aussi doué et un Willem Defoe plus vrai que nature en écrivain alcoolique reclus. Laura Dern (la mère de Hazel) est également particulièrement touchante. Nat Wolff joue le rôle d’Isaac, le meilleur ami de Gus, que sa copine finit par quitter à cause de sa maladie. Cela donne lieu à une séquence assez ingénieuse où Gus et Hazel discutent du livre préféré de Hazel – c’est le tout début de leur relation -, tandis qu’en arrière-plan Isaac laisse exploser la colère et la frustration de sa récente rupture en fracassant contre les murs les trophées de basket de Gus. Gus et Hazel, imperturbables, le laissent faire, fascinés l’un par l’autre, et par ce fameux livre qui va les pousser à tout faire pour rencontrer l’auteur dans la deuxième partie du film…
Mais je n’en dis pas plus et vous invite vivement à aller découvrir la suite en salles ! N’oubliez pas les mouchoirs, donc, car que ce soit le jeu des acteurs, la musique, les dialogues (vous serez émus par un simple “OK”), tout est fait pour que l’on ne puisse s’empêcher de pleurer abondamment. Mais que cela ne vous décourage pas, au contraire : on ressort somme toute heureux d’avoir été témoins de cette brève et belle histoire.
Nos étoiles contraires, Josh Boone. 2h05. En salles le 20 août 2014.
Par Lisa
Très bon article qui rend bien compte de l’ambiance qui se dégage du film.
Aucun pathos, aucune surenchère larmoyante. Le livre, comme le film, rendent compte d’émotions simples et honnêtes.
Une belle histoire d’amour. Une leçon de vie 🙂
Ce film est une réussite. Rare de voir aussi bonne adaptation.
J’ai hâte de voir ce film ! J’ai pleuré comme une madeleine sur le bouquin, et c’était vraiment bien…
Je voulais le voir mais personne dans mon entourage semblait motiver à le voir… j’attends le dvd impatiemment !
motivé* bon dieu, j’écris pas très français !