Encore une série n’ayant obtenu que très peu d’échos de notre côté de l’Atlantique. Malgré quelques passages discrets sur certaines chaines de télévision francophones, cette sitcom, dont la quatrième saison reprendra en octobre, reste plutôt méconnue.

Chaque épisode raconte les péripéties de Max et Caroline, deux jeunes new-yorkaises à la poursuite du succès avec leur magasin de cupcakes faits maison. Max, la brune, jamais à court de remarques cinglantes, est un pur produit des bas quartiers de la Grosse Pomme. Elle n’a pas fait d’études, a survécu grâce à de petits boulots et a perdu tout contact avec ses parents. Caroline, la blonde, est née avec une cuillère en argent dans la bouche et a grandi dans la partie huppée de Manhattan. Leurs destins se croisent par hasard alors que Caroline, dont le père vient d’être condamné à plusieurs années de prison pour détournement de fonds, ruinée, se fait engager dans le restaurant où Max est serveuse. Peu à peu, une amitié se lie entre les deux jeunes femmes, malgré des énormes différences. Max montre à Caroline comment s’armer face aux difficultés de la vie alors que cette dernière met son éducation universitaire au profit de leur petite entreprise.

Vu sous un angle purement descriptif, cette sitcom semble sérieuse et dénouée d’humour. Pourtant, c’est loin d’être le cas.

L’Amérique en crise :

Tout d’abord, la situation des deux jeunes femmes vivant dans le quartier de Williamsburg, secteur de Brooklyn peuplé de hipsters cherchant le nouvel endroit à la mode, reflète cette Amérique ruinée par la crise financière d’une manière décalée. L’attitude de Max face à son quotidien, sa débrouillardise et sa vision pragmatique de la vie, couplée à sa langue bien fourchue,  vous fera rire de vous-même, de vos problèmes financiers ou de la stagnation de votre carrière. Le personnage incarné par Kat Dennings est un remède contre l’ennui et l’apitoiement sur soi-même. Pour Max, la vie ça craint et la chance est rarement au rendez-vous, ce qui n’est pas une raison pour pleurnicher !

Avec le personnage de Caroline, l’optimisme refait surface, tout comme la victimisation, du moins dans les premiers temps. L’ex-héritière d’une grande fortune se fait rapidement remettre à l’ordre par sa nouvelle colocataire et son dynamisme les amène petit à petit vers la réussite.

L’antithèse de Sex and The City :

Dès qu’une série est centrée sur des amies habitant à Big Apple, le spectre de Sex and the City refait surface ! Pourtant, dans le cas présent, rien ne rapproche les deux mondes. Alors que Carrie défilait dans les rues de Manhattan chaussée de Manolo Blahnik, de Jimmy Choo hors de prix et de créations de designers dans le vent, Max et Caroline trainent leurs uniformes miteux et les mêmes accessoires bons marchés à chacune de leur sortie. Les « 2 Broke Girls » font moins rêver que Samantha, Charlotte et Miranda mais leurs déboires sont tellement familiers pour le téléspectateur lambda que la scène durant laquelle Caroline répare son pantalon déchiré à coup d’agrafes est bien plus intéressante que le dressing surchargé de Carrie Bradshaw !

Quelques bons vieux clichés :

L’arsenal comique de 2 Broke Girls est également composé d’une série de clichés efficaces. Il y a Caroline, la blonde naïve et bourgeoise ; Han, le patron coréen du restaurant, haut comme trois pommes (il voulait devenir jockey, mais il était trop petit), incapable de se dégoter une petite amie, travailleur infatigable, à la dégaine d’un premier de classe ringard ; Earl, employé du restaurant, afro-américain du troisième âge, ayant testé toutes les drogues sur le marché et toujours dans le coup ; Oleg, le chef Ukrainien flirtant tantôt avec la mafia mais surtout avec toutes les femmes de son entourage.

Un rêve américain moins glamour mais…

Tellement plus réaliste ! Cette sitcom fraiche et légère vous promet vingt minutes de rigolade et une bonne dédramatisation de votre quotidien. Certes, les séries télé ont toujours un côté surréaliste, mais vous vous identifierez sans aucun doute à ces ambitieuses jeunes femmes. En effet, le rêve américain, ou le rêve tout court, ne tient souvent qu’à la passion d’un individu pour une idée ou un métier, même si gloire et fortune tardent à se dévoiler.

Le premier épisode de la saison 4 est prévu aux Etats-Unis pour le 27 octobre. En attendant, rattrapez votre retard !

Par Audrey