Née par accident, d’une mère juive tunisienne atterrie à La Courneuve, cité des 4000, et d’un père Kabyle qu’elle ne connaît pas, Stéphanie n’est pas la bienvenue. Elle est adoptée quelques années plus tard par le mari de sa mère, Daniel, qu’elle refusera, malgré les coups, d’appeler papa. Très vite, elle décide de se sortir de ce quotidien morose. Grâce à l’amour inconditionnel de sa grand-mère, à ses lectures, sa passion pour Jean-Jacques Goldman et quelques belles rencontres dans son cours de danse, Stéphanie mène une vie de combattante dans cette cité colorée, mélangée, mais où l’amitié est primordiale. Un jour, elle le sait, elle le veut, Stéphanie quittera la cité pour traverser le périph et mener la vie dont elle a toujours rêvé. Le film raconte l’histoire de cet envol.
Film français réalisé par Sylvie Ohayon, qui a déjà 3 romans qui ont chacun rencontré un petit succès à son actif, et qui a décidé d’adapter sa première œuvre au cinéma, Papa was not a Rolling Stone, clin d’oeil aux années 1980, est un film autobiographique qui raconte l’histoire de cette jeune fille, Stephanie qui a grandi dans une cité à la Courneuve, la cité des 4000. Elevée par un beau père odieux et violent joué par Marc Lavoine, sa mère est quant à elle aimante mais un peu bancale et fragile. Le film raconte comment cette jeune fille, qui n’est pas née d’amour, a réussi grâce à beaucoup de travail, l’amour des livres et des lettres et beaucoup de persévérance dans la danse, à rejoindre les beaux quartiers pour travailler dans la pub et par la suite écrire des romans.
Le message est assez simpliste mais parle à tout le monde : quelle que soit la situation, c’est avec du courage, du travail et de la persévérance que l’on atteint ses objectifs, que l’on réalise ses rêves. En effet, à force de travail et de croyance en des espoirs qu’elle se construit seule, Stéphanie va parvenir à se dépasser malgré les obstacles qui vont se dresser devant elle. Le propos n’est jamais mièvre ou faux, et décrit avec justesse une jeunesse qui refuse « la peur, la soumission ou l’abandon » comme le chante Jean-Jaques Goldman dans Envole-moi, hymne de la jeune fille mais également de la réalisatrice.
Papa Was Not A Rolling Stone est un film vif et plein d’humour, dopé par des dialogues extrêmement efficaces. La jeune femme qui incarne Sylvie Ohayon dans le film, Doria Achour, crève l’écran. Le jeu verbal auquel se livrent nos jeunes interprètes est l’une des réussites majeures du film et la complicité flagrante entre Doria Achour et Soumaye Bocoum est particulièrement savoureuse. Leur naturel, et leur alchimie tantôt touchante tantôt amusante, permettent certaines scènes très réussies.
Autre élément fondamental, la relation entre Stéphanie et sa mère, interprétée par Aure Atika, s’avère être tout aussi réussi, les deux actrices semblant avoir trouvé un équilibre dans ce lien mère-fille assez touchant. Petit bémol tout de même sur l’un des personnages masculins. En effet, le beau-père brutal, interprété par Marc Lavoine, a un caractère si caricatural et poussé que son rôle peine à toucher le spectateur.
Sur une bande-son de Jean-Jacques Goldman qui rend hommage à sa musique, c’est un film bien sympathique qui donnera certainement envie aux spectateurs de suivre à l’avenir le parcours littéraire de Sylvie Ohayon.
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