Ghislaine Roman et Régis Lejonc ne sont pas étrangers à la littérature jeunesse : ils ont signé chacun quelques dizaines d’albums, et s’associent pour un album tout en douceur : La Poupée de Ting-Ting, qui vient de paraître aux éditions du Seuil jeunesse.
Ting-Ting est une petite fille vivant près d’une rizière ; un matin, en partant aux champs avec sa grand-mère, Ting-Ting cherche vainement sa poupée bleue, le dernier cadeau que son père lui ait fabriqué et offert. Elle pense tout d’abord l’avoir laissée dans la rizière mais ne la retrouve pas ; elle s’inquiète. Car sa mère est partie le matin même, au marché, vendre les autres poupées produites.
Voyant sa petite-fille si inquiète, sa grand-mère lui conseille de confier ses soucis au creux d’un vieil arbre qui pousse non loin de la rizière.
Le soir venu, Ting-Ting va à la rencontre de sa mère, qui revient du marché…
La première chose que l’on remarque dans cet album, c’est la beauté des illustrations. D’inspiration japonaise, elles retranscrivent bien l’ambiance de l’histoire. Le pastel et la palette de couleurs choisie (douce, claire-obscure) renforcent la dimension très personnelle et toute dramatique de l’affaire. Comme Ting-Ting, on se demande où est passée la poupée… et si la fillette va la retrouver.
À travers cette histoire, les auteurs parlent de la perte : celle du doudou, bien sûr, mais aussi celle du père. Tout en douceur, ils évoquent également le deuil (celui du père, à nouveau et, dans une moindre mesure, celui du doudou perdu) et, surtout, la question du souvenir.
L’histoire est très émouvante, car on adhère immédiatement à la peine de Ting-Ting. Mais le meilleur point, c’est que l’histoire ne prend pas à la gorge, et n’est pas non plus stressante. Entre le texte, très fluide, et les illustrations pleines de douceur et de lumière, on se laisse bercer par la sensibilité de l’histoire, on s’émeut : c’est vraiment un très bel album, qui devrait toucher les jeunes lecteurs (disons à partir de cinq ans), mais aussi leurs parents, qui se laisseront sans aucun doute charmer par cette histoire touchante et lumineuse !
Merci pour cette douce découverte ! Les albums qui évoquent avec vérité et douceur le deuil sont assez rares, alors je prends note !