On ne le répétera jamais assez, la mode est aux zombies. Raison pour laquelle ils sont à l’honneur ce mois-ci chez Café Powell !
Aujourd’hui, on parle d’un one-shot d’Aurélie Mendonça, Zombitions, paru aux éditions Rebelle.
C’est l’histoire d’Evangeline Rose, une Nécrocide – comprenez : Tueuse de zombies – qui n’a pas la langue dans sa poche, et estime que même en cas d’Apocalypse, on se doit d’avoir la classe. Evangeline est plutôt mauvaise en Magie, et ne doit sa longévité qu’à son insolente et extraordinaire chance. Evangeline est la descendante d’une redoutable lignée de Tueuse, mais n’est clairement pas à la hauteur de ses ancêtres. Or, l’Apocalypse en approche l’oblige à mettre de côté ses ambitions (shopping et écriture de romans légers, quoiqu’à base de zombies), pour se consacrer pleinement à sa tâche. Qui ne lui a jamais semblé aussi insurmontable que depuis le début de sa grossesse.
Zombitions est donc un mélange de roman d’horreur (zombies obligent) et de chick-litt, la protagoniste pensant essentiellement à ce qu’elle va pouvoir s’offrir, ou bien au beau mâle, juste là au coin de la rue. C’est assez déstabilisant, au départ, mais on finit par s’y faire. Inutile, donc, d’attendre une aventure échevelée et bourrée d’action !
L’histoire alterne narration et extraits du journal de bord d’Evangeline ; là encore, c’est assez surprenant, au sens où certaines scènes ne sont pas narrées complètement, et simplement résumées dans le journal – sous le prisme légèrement déformé du journal de bord. Celui-ci nous permet de mieux percevoir les pensées, ambitions et angoisses d’Evangeline. Le fait que la protagoniste soit enceinte instaure un décalage assez drôle entre ses préoccupations très terre-à-terre de future maman, et ses préoccupations plus générales de chasseuse de zombies. Le journal est son exutoire, et nous donne à voir une autre facette. Malheureusement, il est écrit dans un style très oral : cela tranche avec la narration à la troisième personne, et ce n’est pas toujours très agréable à lire.
Côté intrigues, le mélange des genres est assez drôle, mais pas toujours très heureux. Alors que la tension monte sur les derniers chapitres, l’histoire s’arrête assez brutalement : la tension n’est pas complètement réglée, et on regrette de n’avoir pas droit à la bataille finale que l’on sentait se profiler jusque-là. De plus, les préoccupations de l’héroïne – littéraires ou ayant trait au contenu de ses placards – prennent une place folle, au détriment de l’action. Enfin, c’est un roman excessivement bavard. Il y a des longueurs que l’on sabrerait volontiers, des répétitions… c’est long ! L’action semble, du coup, réduite à la portion congrue, et on trépigne d’impatience en espérant qu’il finisse par se passer quelque chose. Et lorsque cela arrive, les scènes ont la désagréable tendance à être réglées en deux coups de cuiller à pot. Et c’est un peu dommage.
Pour autant, on est servi côté hémoglobine et tripes à l’air. L’auteur ne lésine pas sur les scènes à tendance gore, et l’héroïne manie la machette fréquemment. L’idée de la magie blanche pour contrer la magie noire des zombies est assez intéressante, de même que celle des infections programmées et soigneusement pilotées par des Maîtres zombies dont la sournoiserie semble être sans bornes.
Zombitions se présente donc comme un roman original, en raison du mélange assez improbable de genres, et assez drôle, en raisons des multiples décalages qui composent la trame, mais qui manque un peu d’équilibre du point de vue de la narration : on aurait aimé plus d’actions, et moins de tergiversations. Néanmoins, on passe un bon moment de détente avec ce roman de zombies un peu loufoque !
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