Dans ce second tome, on retrouve les bons ingrédients de la série. Le début du roman fait quitter le spectre de la dystopie pour nous replonger en plein survival. On retrouve le rythme survitaminé du premier volume, l’angoisse permanente, et les bons vieux réflexes d’Amy, quoique le sentiment d’urgence qui planait sur le premier tome soit moins présent, cette fois. En revanche, on renoue totalement avec l’ambiance de huis-clos qui était si prenante dans IN THE AFTER, et que l’on retrouve ici dès l’entrée à Fort Black : suspens et cauchemars garantis !
Avec IN THE END, l’auteure explore un nouveau pan de la vie de survivant. Après la survie à la dure dans sa maison avec Baby, après le passage désastreux à New Hope qui s’est soldé par une évasion en règle, après un retour à la vie de nomade, Amy découvre un nouvel univers : la prison. Bon, bien sûr, Fort Black n’est plus une prison à proprement parler ; mais c’en était encore une il n’y a pas si longtemps de ça. Et la population n’a pas beaucoup changé depuis…
Comme on s’en doute, un nouveau lieu implique de nouvelles règles. Hélas, notre chère Amy n’est pas une adepte des règlements. Encore moins quand ceux-ci impliquent la mise en échec de son plan de sauvetage de Baby. On notera néanmoins une certaine maturité par rapport au premier tome : Amy semble avoir grandi grâce aux nombreuses épreuves traversées jusqu’ici. Mais elle continue à n’en faire qu’à sa tête, cette petite entêtée, quitte à se mettre en danger ! Une chance qu’elle soit encore en vie… En revanche, on regrettera le manque d’interactions entre Amy et Baby, ce binôme singulier et si attachant. D’ailleurs, on regrettera l’absence de Baby tout court ! Elle n’apparaît que très succinctement à la fin du roman car, cette fois, elle n’est plus actrice, mais simple objet de la quête d’Amy.
L’intrigue, cette fois, est plus sombre que dans l’opus précédent : il y est beaucoup plus question de la survie de l’humanité, ou des choix drastiques – et parfois dérangeants – que doivent opérer les survivants. L’aspect thriller est également plus poussé : la quête d’Amy tient plus de l’enquête policière que de la révolution contre un système inique – même s’il y a un peu de ça – et le changement est aussi efficace qu’agréable !
Côté personnages secondaires, la déception est de mise : Kay est moins présente, la mère d’Amy est insupportable (mais le premier tome nous y avait préparés !), le Docteur Reynolds, un véritable monstre sociopathe et Rice, et bien Rice… Pas assez exploité par rapport à l’incroyable potentiel qu’il avait dans le premier tome. Dommage.
Pour ce qui est des nouveaux personnages, le panel est assez varié pour satisfaire tous les lecteurs. Jacks, pour commencer avec le « gentil » de la bande, est un garçon adorable mais qui déçoit parfois par ses choix. Brenna est un personnage vraiment intéressant qui permet des rebondissements appréciables dans le récit ; elle incarne l’acolyte idéal qui manquait à Amy précédemment. Étrangement, l’un des personnages les plus intéressants d’un point de vue littéraire n’est autre que Tank, le pédophile tueur de filles. Et oui, on adore détester cet homme repoussant, mais très utile à l’histoire. Aborder la pédophilie dans un récit à destination (à l’origine) des adolescents fait réfléchir : dans une situation apocalyptique où l’humanité est réduite à un quasi néant, les hommes ne se serrent pas les coudes pour autant. Non ! Les pires instincts resurgissent malgré tout, au mépris de la survie de l’espèce. Cette idée se retrouve d’ailleurs parmi les dirigeants de la prison, incroyablement égoïstes et égocentriques, quoique leurs motivations ne sont pas toujours assez creusées.
Bref, de nombreux personnages clés rencontrés dans un environnement nouveau. Qu’on les aime ou qu’on les déteste, le dosage entre bien et mal est très judicieux. Amy doit ainsi affronter les Floraes, mais aussi les humains, parfois plus destructeurs que les créatures.
En résumé, un bon tome plein d’action qui achève bien ce dyptique signé Dimitria Lunetta.
IN THE END, Demitria Lunetta. Editions Lumen, avril 2015.
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