ROMAN AMÉRICAIN — Avant d’être un auteur célèbre à New York, Carrie Bradshaw était une adolescente comme les autres à Castlebury, à deux heures de la grosse pomme. Il y a quelques années, Candace Bushnell, auteur du livre à l’origine de la célèbre série Sex and the City, a décidé d’imaginer l’adolescence de son héroïne la plus célèbre, dans les années 80. Carrie a dix-sept ans, elle aime écrire, la mode. Elle a une bande d’amis soudée, et rêve du beau Sebastian. En somme, c’est une jeune fille comme les autres. Si ce n’est qu’elle est amenée à devenir quelqu’un.
Candace Bushnell plonge le lecteur dans les affres de l’adolescence, entre trahisons entre copines, punitions parentales et chagrins d’amour. Carrie est une jeune fille sensée, qui a de l’humour, ce qui la rend attachante, mais pas transcendante. De fait, le personnage de papier a moins de personnalité que son alter-ego sur écran. Car les livres ont été adaptés depuis en série, série bien plus convaincante que le roman. En effet, l’intrigue a été passée au crible par les scénaristes, qui n’ont pas hésité à supprimer deux des personnages principaux – Missy, une des sœurs de Carrie et Lali, sa meilleure amie – et à étoffer l’intrigue. Ces personnages ont beau être très proches de Carrie, ils ne sont pas très utiles pour autant : Missy brille par son absence de personnalité, et dans la série, Lali a fusionné avec Maggie, une autre amie de Carrie. Dans la série, l’histoire de Carrie au lycée se mêle à sa découverte de New York grâce à un stage dans un cabinet d’avocats. Dans le roman, ce ressort disparaît, décomplexifiant l’intrigue qui se limite alors à la vie du lycée de Castlebury.
Carrie vit LE passage obligé de toute adolescence : ses premiers émois amoureux. Elle tombe sous le charme de Sebastian, un nouveau séduisant qui n’a hélas pas l’envergure du bad boy sexy de la série. Celui-ci s’avère assez rapidement un coureur de jupons patenté, qui brise le petit cœur de Carrie, et sème la zizanie dans son monde. Ainsi commence donc la relation compliquée de Carrie avec les hommes…
Il semblerait que Candace Bushnell soit plus douée pour inspirer des séries que pour écrire des livres : en découvrant le roman Sex and the city, on est souvent décontenancé devant ce récit plat et décousu, qui contraste fortement avec la richesse de la série. Candace Bushnell s’est tout de même grandement améliorée depuis : Le Journal de Carrie se tient tout à fait, en temps que roman adolescent. Il se lit avec plaisir, mais la série souligne les quelques défauts de conception du roman.
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