ROMAN ADO — Disons-le d’emblée : Dieu roule pour moi n’est pas un roman pour adolescents comme les autres. Bienvenue dans la vie de Christine Jones, une teenager de Sioux Falls, dans l’état du Dakota du Sud. Sous la forme d’un roman épistolaire à sens unique (nous n’avons jamais les réponses d’Emma, la correspondante française de Chrissie), Dominique Souton nous plonge dans la vie d’une ado américaine issue d’une communauté religieuse assez stricte.
Comme toute jeune fille, Christine aime bien se plaindre : elle dépeint d’un ton blasé sa vie avec « son pauvre papa pasteur », sa « petite maman », ses frangins interchangeables, et les petits cancans de son collège. Elle raconte ses rêves, ses déceptions, son quotidien avec beaucoup de vivacité et une gouaille toute adolescente. L’originalité de ses confessions réside dans l’ancrage religieux de sa vie, avec au programme bal de pureté, sermons dominicaux et promesse solennelle de ne jamais se laisser ne serait-ce qu’embrasser avant le mariage !
Le lecteur suit le tourbillon de la vie de Chrissie avec intérêt, et ne peut s’empêcher de frémir devant la conception ultra-traditionnaliste de la vie et de la femme qu’ont les proches de la jeune fille. En effet, le père de Chrissie est pasteur, et très strict, si ce n’est extrême : pas de frivolités (les journaux people sont donc prohibés !), pas de flirts et surtout pas de blasphèmes ! Chrissie, et ses amies, attendent ainsi désespérément de se marier, une union étant perçu comme l’aboutissement de leur vie : elles vont jusqu’à compter le nombre d’années qu’elles doivent encore passer à attendre en se languissant. On pourrait se croire chez Jane Austen… s’il n’y avaient des références fréquentes à Miley Cyrus et autres Selena Gomez… Pas de doute, nous sommes bien dans la tête d’une adolescente de notre époque ! On sent cependant chez Chrissie une volonté de s’émanciper du modèle familial…
Bien que le récit de la vie de Chrissie soit intéressant, et que nous en apprenons beaucoup sur la tradition du bal de pureté (entraperçu dans Shameless US… mais c’est une autre histoire, et les aventures de Karen étaient autrement plus gratinées que celles de Christine !), nous ne parvenons pas vraiment à nous attacher à cette jeune fille, peut-être trop blasée pour son âge… On termine cette lecture sur une sensation d’inachevé, mais avec le sentiment d’avoir découvert un roman indéniablement atypique.
Dieu roule pour moi, Dominique Souton. L’école des loisirs, octobre 2015.
C’est dommage que le pari ne soit pas 100% réussi à ton goût parce que ça aurait pu donner quelque chose d’agréablement différent. Sans ton dernier paragraphe, je pense que je l’aurais noté, mais je préfère te faire confiance à 100% et ne pas prendre de risques!^^
Par contre si tu en as d’autres en tête sur le même modèle (pas forcément la forme épistolaire mais le côté ado dans une communauté religieuse)… Tu sais où me trouver! :p