ROMAN CONTEMPORAIN — Nous voilà en 1977, à New-York. Joan, une jeune femme réservé, s’apprête à participer à un grand ballet de danse classique et rêve de se faire un nom dans le milieu. Mais Joan a un secret, un secret qui pourrait bien lui coûter sa carrière dans le domaine de la danse classique : elle est enceinte. Et si pour le moment la jeune femme parvient à cacher sa grossesse, elle sait qu’elle ne fait que retarder l’échéance.
Des années plus tard, Joan a oublié tout rêve de devenir danseuse professionnelle et se contente aujourd’hui d’enseigner la danse à des enfants tout en s’occupant de son fils qui compte pour elle plus que tout le reste, un fils qui a lui-même été son élève et qui s’est révélé être plutôt doué. D’ailleurs, voilà que Harry s’apprête à embrasser lui-même une carrière de danseur professionnel.
Entre un passé auquel elle repense souvent et un fils tourné vers l’avenir, Joan va bientôt être confrontée à son histoire et aux secrets qui la rongent depuis tant d’années. D’autant qu’il y a des années, Joan est tombée amoureuse d’un grand danseur, Arslan, et que celui-ci est toujours un grand nom dans le milieu.
Les romans traitant de la danse classique sont suffisamment rares pour que l’on ait goût de s’y intéresser, d’autant plus un roman se déroulant entre les années 1970 et 1990, une époque à la fois si proche et si lointaine de nous. L’univers sans pitié de la danse classique est un thème qui a déjà été abordé avec brio par Amélie Nothomb et son Robert des noms propres. Si l’on s’attend à la même chose dans ce roman, on a raison et tort à la fois. Si ce roman est en effet beaucoup moins violent, il conserve cet esprit de la danse classique où la moindre erreur vous coûte votre carrière.
Ce roman nous immerge donc dans ce milieu de la danse que nous connaissons finalement fort mal mais, surtout, ce roman nous embarque dans l’histoire de cette femme, Joan, que nous allons suivre entre sa passion, ses sentiments, ses secrets et ses peurs. Et si ce roman n’offre pas de réelle intrigue et que l’on comprend très vite ce qu’il va se produire, on se retrouve comme hypnotiser par cette histoire.
L’histoire est construite sans réelle chronologie et le lecteur va être confronté à des allers-retours dans le temps qui pourront peut-être le perturber un peu parfois mais toujours lui faire éprouver une réelle affection pour Joan qui nous émeut entre son amour pour la danse et son amour pour son fils. D’ailleurs, ce roman est bien un roman axé sur ce personnage et sur ses émotions et ses troubles.
Le style de l’auteur est assez poétique et se laisse aisément suivre même si, en commençant cette lecture, on ne s’attend pas forcément à ce type d’histoire. Ce roman est en fait surtout une ambiance, un chemin vers l’acceptation de sa propre histoire et une acceptation de se tourner vers l’avenir. L’auteur aurait cependant pu aller plus loin dans cette histoire et offrir une fin plus développée.
Voici un roman qui nous immerge dans le monde de la danse classique et qui permet de passer un agréable moment plein de poésie avec un personnage, Joan, auquel on ne peut ne pas s’attacher. Si le déroulement de l’intrigue est attendu ainsi que la fin, nous découvrons ici une belle histoire d’acceptation de sa propre histoire tout en découvrant les affres du monde de la danse classique.
Maggie Shipstead est une auteure dont on ne parle pas spécialement énormément mais qui a son univers bien à elle et qui mérite d’être suivie.
Alors un roman sur la danse classique, qui soit ambiance et chemin d’acceptation moi je vote pour !!
Vous m’avez donné envie, merci 🙂
Je me souviens avoir lu il y a quelques mois Pointe sur la danse classique qui était vraiment chouette.