SCIENCE-FICTION — Rogue One, cela fait un moment que l’on en parle – depuis la parution de Star Wars VII, en fait. Spécificité de ce film : s’il fait partie du canon, il ne fait pas partie de la grande saga Star Wars. En revanche, il s’inscrit bien dans le même univers – ce qui explique le sous-titre, A Star Wars story. Le spectateur de Star Wars le sait, la chronologie de l’univers est un poil compliquée.
D’un point de vue chronologique, le film se situe donc entre l’intrigue de La Revanche des Sith (épisode III, paru en 2005) et d’Un nouvel espoir (épisode IV, paru en 1977). Mais Rogue One étant une histoire complète, le film est accessible aux néophytes de la série, vous pouvez donc toujours tenter de convertir les novices.
Au début du film, on assiste à l’enlèvement de Galen Erso, un scientifique de renom, par un commandant de l’armée impériale. Alors que les soldats tuent Lyra, son épouse, leur fillette de 6 ans, Jyn, parvient à s’échapper. Quinze ans plus tard, l’Alliance fomente de faire assassiner Galen, alors responsable de la construction de l’Étoile de la Mort, cette arme de destruction massive dont toute la galaxie commence à parler fiévreusement. L’Alliance intercepte donc Jyn (devenue une vraie petite rebelle solitaire), alors qu’elle fait partie d’un convoi de prisonniers et tente de l’utiliser pour atteindre Galen – sans lui révéler, évidemment, la finalité du plan. Évidemment, tout ne se passe pas comme escompté, et les rebelles, comme les électrons libres, auront fort à faire…
Une fois que l’on passe la déception initiale de n’avoir pas droit au générique défilant emblématique avec le thème de Star Wars à plein volume, on plonge dans un film palpitant, dont on ne voit pas passer les quelques deux heures. Et il ne faut pas plus de quelques minutes pour comprendre que Rogue One n’est pas du tout dans la veine de Star Wars VII : on est loin de la saveur sucrée du dernier épisode, car l’histoire des rebelles est éminemment sombre. Une atmosphère que l’on ressent non seulement dans l’intrigue, mais aussi dans l’ambiance générale : costumes sombres (et pas seulement du côté de l’Empire), paysages ravagés (de préférence sous la pluie ou la tempête), scènes de guerre civile ou de guérilla, tout y est pour donner à Rogue One un ton nettement plus dramatique.
De fait, il ne faut pas longtemps pour que le film tourne au film de guerre, espionnage et grandes infiltrations incluses – grands plans et petits stratagèmes enthousiasmants à la clef. Les péripéties s’enchaînent, alternent avec les atermoiements des différents personnages (certains ayant leurs petits dilemmes personnels à résoudre). Le côté sombre se ressent aussi dans les dialogues qui, s’ils ne dédaignent pas l’humour, sont moins émaillés de blagues que d’autres opus. Cela ne fait que renforcer la tension ! Bref, on ne s’ennuie pas un seul instant et on voit arriver la fin avec une certaine angoisse : y arriveront-ils ? Devra-t-on attendre jusqu’au prochain film ? Eh bien non, car Rogue One se tient en un seul épisode ! N’est-ce pas merveilleux ?!
Côté personnage, la distribution nous ravit avec, à nouveau, une femme dont le rôle est central et qui est loin d’être une potiche. A l’instar de Rey, Jyn est une grande fille qui n’a pas besoin qu’on pense et qu’on agisse pour elle. Cela change très agréablement. En revanche, on regrettera qu’elle soit – à peu de choses près – la seule femme avec un rôle important. D’ailleurs, si on voit bien une femme dans l’escadrille de l’Alliance rebelle, hormis Jyn, aucune femme dans l’escadron Rogue. Disons que la production a tout misé sur Jyn et que, sans elle, il n’y aurait pas vraiment eu d’histoire !
En bref, Rogue One est un très bon film pour qui aime la science-fiction, les vaisseaux spatiaux, les batailles désespérées, les histoires de révolte et, bien sûr, Star Wars. Plus dans la veine des premiers épisodes que du dernier sorti, c’est un film palpitant, qui ne laisse aucune seconde aux longueurs ou à l’ennui. Le deuxième film dérivé de la saga Star Wars est prévu pour 2018, le troisième pour 2020 ; il va sans dire que l’on est impatient de les découvrir !
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