Ridley Scott revient avec la suite plus ou moins réussie de Prometheus !

CINÉMA — Nous sommes en 2109, une décennie après l’expédition du Prometheus : un vaisseau spatial part pour les profondeurs de l’espace, en route pour la lointaine planète Origae-6 afin d’y établir une colonie, un nouvel avant-poste pour l’humanité.

À bord, tout est calme. Au sein de l’équipage, on peut compter un expert en terraformation, Daniels (Katherine Waterston), le cowboy de l’espace Tennessee (Danny McBride) et le commandant à l’autorité quelque peu inefficace, Oram (Billy Crudup) ainsi que 2 000 passagers qui sont en hyper sommeil. Seul Walter, le synthétique, un androïde, arpente les coursives de l’appareil pour veiller à son bon fonctionnement durant ce long voyage à travers l’espace.

Malheureusement, une chaîne d’événements conduit le vaisseau à changer de cap en direction d’une autre planète, aux caractéristiques proches de la Terre : un paradis vierge aux immenses montagnes couronnées de nuages et aux magnifiques forêts qui pourrait être tout aussi viable qu’Origae-6. Très vite, le paradis va révéler sa face cachée. La rencontre de l’équipage du Covenant avec le synthétique David (Michael Fassbender), de retour après son aventure à bord du Prometheus, va tout faire basculer. L’équipage va alors tout tenter pour échapper à une menace qui dépasse l’entendement et peut-être un monstre ou deux…

La première scène de Alien: Covenant s’ouvre avec un dialogue entre le David « synthétique » incarné par Michael Fassbender et son créateur, Peter Weyland, afin de poursuivre avec le thème de Dieu et les monstres déjà présents dans Prometheus . Au premier regard, Alien: Covenant ne déçoit pas. Ridley Scott réalise une histoire familière et intense d’exploration, de survie et de cauchemars. La première partie du film nous montre un équipage plus naturel que celui du Prometheus. Leurs dialogues et leurs interactions sont naturelles, sonnent justes. On ressent l’esprit de groupe qui anime cette équipe coinceé dans un vaisseau et embarquée dans une aventure sans retour, l’écriture du scénario faisant écho aux premier film de la saga Alien. Katherine Waterston, en particulier, est excellente dans le rôle de Daniels, et il existe une véritable alchimie entre son personnage et celui de Tennessee, qui joue son rôle parfaitement.

Les problèmes commencent vraiment dans la seconde partie. Alors que le film ne perd pas en cohérence (à l’instar de Prometheus), l’histoire se penche sur une fable aussi maladroite que délicate avec la rencontre de l’équipage avec David (incarné également par Michael Fassbender), resté seul sur la planète pendant une décennie. Les deux synthétiques sont identiques à l’extérieur, mais à l’intérieur, Walter possède un processeur avec moins de dysfonctionnements de personnalité que son prédécesseur. Walter est d’ailleurs un personnage assez sympathique. Commence alors une découverte de l’autre, comme deux frères qui ne se sont jamais vus. David n’est pas comme son modèle plus récent, il a clairement développé des problèmes inhabituels. Il cite Byron, son créateur, avec jalousie. Il est une sorte de poète frustré qui a envie de créer comme l’homme qui l’a fait. Pas étonnant que son air préféré soit l’entrée des dieux au Walhalla de Wagner.

Heureusement, que le réalisateur n’a pas oublié le concept même du film. Certains des développements de l’intrigue peuvent ne pas convaincre, mais le rythme est formidable. Une fois que les ennuis arrivent, ils arrivent à une vitesse surprenante. Les meilleurs moments de Alien: Covenant restent ceux impliquant la double performance de Fassbender en tant que David et son homologue plus récent Walter. Excellent dans les deux rôles, l’acteur nous livre des scènes où les deux synthétiques sont seuls qui s’avèrent saisissantes, effrayantes et parfois bizarrement érotiques.

Alien: Covenant n’est donc pas un spécimen parfait. Mais dans la saga Alien, qui comprend plusieurs classiques et quelques spin-offs, Alien: Covenant n’est pas si mauvais. Le monstre quant à lui, peut-être trop familier pour vraiment nous effrayer, a besoin de se renouveler pour réellement faire peur et marquer les esprits comme dans les premiers films qui ont marqué une génération toute entière.

En salles depuis le 11 mai. 

 

A propos Kévin Costecalde 303 Articles
Passionné par la photographie et les médias, Kévin est chef de projet communication. En 2012, il a lancé le blog La Minute de Com, une excellente occasion selon lui d'étudier les réseaux sociaux et l'actualité. Curieux et touche-à-tout, Kévin aime les challenges, les voyages et l'ironie.

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