BIOPIC — Alors qu’on l’a vu en début d’année dans La Momie et qu’il tourne actuellement Mission impossible 6, on retrouve Tom Cruise dans Barry Seal : American Traffic, un biopic consacré à Adler Berriman Seal, dit Barry Seal, un éminent pilote trafiquant d’armes et de drogues, lié au cartel de Medellín… et à la CIA.
Barry Seal, donc. Tranquille pilote de la TWA, et trafiquant à ses heures, il est recruté de manière assez inattendue par la CIA. Objectif : faire un repérage aérien des mouvements révolutionnaires dans la bouillonnante Amérique Latine des années 80 et prendre, au passage, des photos, qui seront utilisées par les services secrets américains pour qu’ils puissent aller mettre sereinement leur grand nez partout. Une mission qui plaît infiniment au très casse-cou pilote. Rapidement, il est approché par le cartel de Medellín, qui a bien repéré son petit manège et lui propose un nouvel arrangement : à l’aller, il prendra donc ses photos commanditées par la CIA, au retour il larguera plusieurs tonnes de cocaïne dans les marais de Louisiane, pour le cartel. Et tout le monde y gagne ! Commence alors pour notre pilote un brin téméraire une activité des plus agitées et lucratives, mais aussi un poil chronophage. Et dangereuse, il va sans dire !
Heureusement, dès le début du film, le spectateur est prévenu : tout est tiré d’une histoire vraie. Sans la mention, on aurait sans doute levé les yeux au ciel plus d’une fois et crié à la surenchère hollywoodienne peu crédible…
Car les péripéties s’enchaînent sans coup férir et chaque rebondissement semble plus échevelé que les précédents. On en arrive à regarder se succéder les événements, toujours à mi-chemin entre la catastrophe et le coup de génie, avec une certaine incrédulité teintée d’ébahissement. Comment aurait-on pu imaginer la CIA, censément une institution sérieuse, tremper et entretenir ainsi autant de magouilles ? Car non contente d’envoyer Barry Seal prendre des photos et échanger des informations, elle le charge d’apporter aux Contras, ces contre-révolutionnaires Nicaraguaiens luttant contre le gouvernement sandiniste, un paquet d’armes de guerre, puis de leur faire carrément passer clandestinement la frontière pour les amener jusqu’à un centre d’entraînement de la CIA. En toute simplicité. Politiquement parlant, on frôle le désastre – l’Histoire nous apprend d’ailleurs que le scandale a fini par éclater et qu’il a été retenu sous le nom d’Iran-Contra. Mais la partie politique n’est pas vraiment au centre de l’intrigue, on se concentre essentiellement sur le parcours – ô combien chaotique – du pilote.
Le film exploite clairement la veine du récit décontracté, ce que ne dément pas le sourire ultra-bright de Tom Cruise, dont il n’est pas avare, loin de là. Le biopic fait donc son affaire, et offre un excellent moment de divertissement, pour peu que l’on aime les acrobaties aéronautiques, les péripéties échevelées et les cursus un peu borderlines.
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