CINÉMA — Souvenez-vous en 2015, Kingsman : Services secrets nous présentait Kingsman, une agence de renseignement internationale indépendante qui opère au plus haut niveau de discrétion, dont le but ultime de garder la population en sécurité. Dans Kingsman : Le Cercle d’or, nos héros font face à un nouveau défi. Eggsy (incarné par Taron Egerton ) est attaqué par un ancien espion-stagiaire qui parvient à dérober les secrets de l’agence Kingsman. Une attaque de missiles venue de nulle part extermine les caches et la plupart des agents de l’organisation. Seul Eggsy, qui dînait avec sa petite amie, la princesse Tilde (jouée par Hanna Alstrom) et ses parents, et Merlin (joué par Mark Strong ) survivent. Une directive du plan d’urgence absolue les emmène aux États-Unis et plus précisément à la forteresse du Kentucky du Statesman, la branche américaine du réseau d’espionnage super-secret, dirigée par Champagne aka Champ (joué par Jeff Bridges). Eggsy et Merlin apprennent que la grande méchante de l’histoire n’est autre que Poppy (brillamment incarnée par Julianne Moore), qui contrôle toutes les trafics de drogues illégales dans le monde, et qui a tenté d’empoisonner tous ses clients via un virus mortel. Les symptômes commencent par une éruption cutanée bleue pour passer à la paralysie et enfin la mort. La demande de Poppy est simple : la fin de la guerre contre les narco-trafics. En échange, si le président américain accepte les termes de ce chantage, elle libérera l’antidote du virus. Eggsy va alors encore une fois sauver le monde.
Avec Kingsman : Le Cercle d’or, le réalisateur Matthew Vaughn propose de nouveau un film qui est un mélange étrange d’action, d’humour social subversif et d’une dynamique de caractère étrangement douce. Tant absurde, ultra-violente qu’humoristique, cette suite de Kingsman se souvient que son âme et son humour viennent d’acteurs émotionnellement investis dans des protagonistes des plus attachants.
Le Cercle d’Or détruit sans crainte une grande partie de ce qui a été si précisément établi dans le premier film, après que l’organisation Kingsman a été attaquée par un mystérieux cartel de la drogue. Eggsy doit alors, avec Merlin, le monsieur gadget, chercher à obtenir l’aide de leurs homologues américains de Kingsman, le Statesman. En cours de route, Eggsy est découvre avec émotion que son mentor, Harry Hart (joué par Colin Firth) est, en fait, toujours vivant, mais pas au mieux de sa forme.
En tant que film d’action, Kingsman : Le Cercle d’or ne déçoit pas. Depuis la scène d’ouverture, avec la course poursuite explosive dans les rues de Londres jusqu’à sa scène de combat alpine avec le téléphérique à la James Bond, en passan tpar son assaut dans la base secrète des méchants, les séquences d’action sont aussi impressionnantes, acrobatiques et explosives que dans le premier volet. Mais, comme avec le premier film, l’action est au service d’une histoire maladroite et mais tout de même sociale sur la vie d’un jeune homme, qui incarne le cliché du jeune de banlieue qui va se prendre en main. Plutôt que de remanier l’arc du premier film, la suite a réussi à donner à Eggsy l’envie d’apprendre de nouvelles leçons à la place, alors qu’il s’efforce d’équilibrer ses fonctions de Kingsman avec ses relations avec sa très aimée princesse Tilde (joué par Hanna Alström).
On s’en souvient, le premier film a été marqué par sa critique du système de classe britannique. Dans Le Cercle d’or, le schéma du méchant sert à illustrer comment l’utilisation de drogues nivelle les classes sociales, ce qui affecte les personnes de tous horizons.
La satire se poursuit avec les sièges des organisations secrètes. Là où la devanture de Kingsman est un tailleur, celle des Statesman est caché dans une distillerie de Bourbon du Kentucky. Lorsque les noms de code des Kingsman sont basés sur la légende arthurienne, les pseudos des agents Statesman sont tous liés aux boissons (alcoolisées bien évidemment). Nous avons donc Tequila (joué par Channing Tatum), Ginger Ale (Halle Berry), Whisky (Pedro Pascal, qui se la joue à la Burt Reynolds avec son chapeau de cow-boy) et le grand patron Champagne, ou Champ, comme il préfère être appelé (Jeff Bridges).
Ensuite, comme dans tout film d’action ou d’espionnage, il y a le méchant inconnu, qui pour une fois est représenté par Julianne Moore en tant que leader « monopolistique » du commerce de drogue, Poppy Adams. Poppy vit parmi les ruines dans une jungle lointaine qu’elle a transformée en « Poppy Land ». Elle a grandi dans la nostalgie des années 50 – Grease, American Graffiti, Happy Days – de sorte que les structures de Poppy Land reflètent l’Amérique de l’ère après-guerre. Elle n’est à mon sens pas assez mise en valeur, mais fournit de brèves éclats de qualité en tant que psychopathe obsédé par les années 50 qui se déchaîne d’une manière doucement pittoresque, transformant un de ses agents en hamburger. Julianne Moore donne la performance la plus colorée du film, volant la vedette aux autres personnages des scènes ou elle est présente. Taron Egerton, pendant ce temps, continue de se révéler avec une veéritable présence à l’écran. Colin Firth, quant à lui, brille dans ce portrait plus vulnérable d’Harry. Pedro Pascal, que l’on peut voir dans la série Narcos, est très drôle à l’écran dans son rôle de cowboy stéréotypé alors que Halle Berry est plus calme dans son rôle de Ginger Ale.
Si vous aviez aimé le premier volet de Kingsman pour son côté fun et décalé, vous allez être servis. Matthew Vaughn s’est vraiment laissé aller dans ce second opus et est allé encore plus loin. Le film comptabilise de nombreuses scènes de combats, filmées à 360 degrés avec des ralentis spectaculaires et réussis. Des scènes millimétrées au centième près, qui ont demandés des mois d’entrainement, offrent à chacun des acteurs leur moment de gloire.
Enfin, comme le précédent film, Kingsman: Le cercle d’or est rythmé par une bande originale assez rock qui vient habiller la violence de certaines scènes. Âmes sensibles, abstenez-vous, le réalisateur n’a pas vraiment fait dans la dentelle en ce qui concerne les différentes morts qui surviennent dans le film…
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