SÉRIE TV – Atypical est une série produite par Netflix, dont l’arrivée a peut-être été un peu discrète par rapport aux autres gros succès de la plateforme, et c’est bien dommage. C’est un petit bijou de 8 épisodes de 33 minutes, à la fois tendres, drôles et décalés. Bref, complétement atypique !
On y suit les premiers émois amoureux de Sam, 18 ans. Mais Sam n’est pas n’importe quel ado : « Je suis un mec bizarre, enfin c’est ce que tout le monde dit ». On apprend dès le premier épisode que Sam Gardner est en fait autiste. Mais comme tous les gens de son âge, il commence à rêver d’indépendance et souhaite vivre une histoire d’amour.
Cette décision va donc engendrer un certain nombre de perturbations au sein de la famille Gardner. On va alors pouvoir suivre Sam dans sa quête et voir les réactions d’Elsa, la maman ultra protectrice et hyper impliquée, de Doug, le père un peu maladroit dans sa relation avec Sam et de Casey, la petite sœur mature avant l’heure, qui vit dans l’ombre du handicap de son frère. Cette dernière est jouée à la perfection par Brigette Lundy-Paine, qui a une palette d’émotions impressionnante et volerait presque la vedette à la performance de Keir Gilchrist, qui joue le rôle principal.
Bien évidemment, cette série n’entend pas donner une définition universelle – qui n’existe pas – de l’autisme, mais elle a le mérite de s’y intéresser, que ce soit du point de vue de Sam, ou de celui de sa famille. Les épisodes s’attardent également sur la façon dont sa famille s’organise autour de lui et l’aide à gérer son handicap, mais aussi sur l’impact que peut avoir l’autisme sur leur vie. La volonté clairement affichée n’est donc pas de faire un documentaire sur le sujet, mais plutôt de dédramatiser la/les situation(s) et de poser un regard candide sur cet âge finalement un peu ingrat. Et ça fonctionne : la bienveillance de cette série fait chaud au cœur. Les acteurs sont justes et convaincants et alternent avec brio humour et tendresse. Les personnages secondaires sont également très attachants : que ce soit Zahid, le copain/collègue un peu beauf et très séducteur, Julia la thérapeute ou la très bavarde Paige.
Cette série, même si elle ne fera pas l’unanimité, se place donc aux antipodes des séries pour ados habituellement rencontrées type Gossip girl ou Vampire diaries. Elle est pour ainsi dire plus humaine et les personnages que l’on croise sont crédibles. Le sujet abordé apporte également son lot de scènes « douloureuses » : elles illustrent tour à tour l’isolement, l’incompréhension, la peur du regard des autres, le rejet, les crises de Sam et elles laissent une impression à la fois douce et amère. Et c’est sans doute la force de cette série. Bien trop souvent, dans les séries, les troubles autistiques ont tendance à être un peu stéréotypés (c’est par exemple le cas de Sheldon Cooper dans The Big bang theory ou de Sherlock Holmes dans les séries Sherlock ou Elementary) et on ne mesure pas bien l’impact que ce syndrome peut avoir sur l’entourage. Ici, les tranches de vie de la famille Gardner éduquent un peu plus le téléspectateur à l’autisme, posent la question de la (hors-)normalité et insistent sur le fait que tout le monde doit pouvoir trouver sa place dans la société.
Netflix nous offre là une petite pépite, qui aurait peut-être mérité quelques épisodes supplémentaires ou un format un peu plus long. La saison 2 (10 futurs épisodes) est d’ores et déjà annoncée, probablement pour 2018.
Atypical, saison 1, Robia Rashid. 8 épisodes, visibles depuis août 2017.
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