On a vu le pilote de Super Mamans sur Netflix

Super Mamans

SÉRIES TV — On sera sûrement souvent amené à le dire dans cette rubrique mais le bébé ne naît pas avec son mode d’emploi autour du cou. Les nouveaux parents sont souvent dépassés au début de la vie de leur enfant. Netflix a décidé de faire de cette période difficile une série, dans laquelle nous voyons Audrey, une mère australienne, lutter au quotidien : The Letdown en VO, Super Mamans en VF.

Oh, Audrey, comme je te comprends. Je regarde ce pilote un samedi matin. Bébé pleure beaucoup, je me suis exilée dans le salon avec elle pour permettre à mon mari de grappiller un peu plus de sommeil. J’ai posé l’iPad, ouvert sur Netflix à côté de moi, et Bébé dort sur mon torse. Première scène : Audrey, désespérée, a enfin réussi à endormir sa fille. Pour cela, elle a fait une balade en voiture, mais se voit déloger par un dealer. Elle est prête à lui acheter un truc pour pouvoir rester garée où elle est. La fatigue se lit sur son visage. Ambiance.

En une demi-heure, le pilote brosse un portrait de la maternité effrayant mais plutôt réaliste. En pagaille, on vous montre le conjoint absent (on en profitera pour souligner qu’un congé paternité de onze jours consécutifs, c’est trop peu), les amis qui n’ont plus envie de traîner avec une mère dont l’emploi du temps est forcément compliqué, les conseils et jugements dont tout le monde vous abreuve (mention spéciale pour l’allaitement, sujet de mille et une remarques), les difficultés et la pression pour reprendre une vie sexuelle post-partum… sans compter les fameuses nuits sans sommeil pendant lesquelles Bébé refuse de s’assoupir !

Super Mamans

Pour tenter de comprendre et de bien faire, Audrey a rejoint un groupe de parole entre mères : on y passe de la bienveillance à l’hostilité en deux secondes montre en main. Les parents y viennent pour témoigner et trouver conseils et soutien. On y trouve aussi bien la mère parfaite à l’accouchement idyllique que celle qui a combiné forceps, déchirure du quatrième degré et problème de péridurale ou encore celle qui a opté pour une césarienne de convenance. Audrey, on le voit bien, se sent aussi dépassée face à ses femmes qui l’abreuvant de conseils, au point de presque lui saisir le sein quand elle tente d’allaiter sa fille pendant une séance. Excellente métaphore de l’incroyable capacité des mères à se juger sans pitié entre elles, les deux sessions montrées campent une Audrey déphasée, comme une exploratrice en terrain inconnu. Comme on la comprend, car qui n’est pas un peu perdue au début quand on parle techniques d’allaitement, tire-lait, et techniques de « pump and dump » pour pouvoir boire un coup de temps en temps…

En bref, ce pilote parlera incroyablement bien aux jeunes parents. Les autres reconsidéreront peut-être leur attitude vis à vis des mères, en évitant les conseils faussement bienveillants et les questions indiscrètes (« mais faites-vous l’amour ? Oh non ils ne font pas l’amour. » demande-t-on ainsi au père, en riant face à son air déconfit). Si ce n’était pas si douloureusement réaliste, on pourrait en rire. À voir comment la série évolue…

A propos Emily Costecalde 1154 Articles
Emily est tombée dans le chaudron de la littérature quand elle était toute petite. Travaillant actuellement dans le monde du livre, elle est tout particulièrement férue de littérature américaine.

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