Paris est à nous, portrait de l’amour à l’épreuve du quotidien

NOUVELLES — Les éditions Milady profitent de l’été pour publier un recueil de nouvelles d’une de leurs auteures phares, Jojo Moyes. Ce sera donc la deuxième sortie de l’année (souvenez-vous, nous avons chroniqué Après tout il y a quelques mois) pour la romancière. Cet ouvrage, composé de plusieurs nouvelles, met l’accent sur deux aspects maintes fois associés, à savoir les histoires de cœur et la ville de Paris ! Alors, cliché or not cliché ?

Pour être un peu plus précis, ce recueil propose 10 nouvelles, dont la grande majorité sont très courtes (une vingtaine de pages ou moins) et n’ont absolument rien à voir avec la Ville Lumière. Néanmoins, l’œuvre tire sans aucun doute son nom des deux récits principaux (une centaine de pages chacun) qui prennent place à Paris. C’est donc un livre à deux vitesses.

Concernant les nouvelles courtes, elles sont plutôt déstabilisantes. Le format ultra bref privilégie des retournements de situation improbables et n’ont guère d’originalité. En effet, difficile dans ses conditions de s’attacher aux personnages et de leur pardonner leurs erreurs somme toute humaines. En particulier, elles présentent pour la plupart une vision un peu désabusée de l’amour, aux antipodes de l’optimisme que l’on retrouve habituellement dans les livres de Jojo Moyes. Entres autres, on y parle de rendez-vous manqués, de mariages désabusés, voire de tromperies… Peu de raisons de célébrer l’amour donc ! Chaque histoire se veut être le reflet d’une relation troublée, du point de vue exclusivement féminin pour l’occasion.

Paris est à nous, Jojo Moyes, Milady

Les deux nouvelles sur Paris sont d’un autre acabit.

La première (“Paris actually”) nous conte l’histoire de Nell, une anglaise en visite à Paris. Celle-ci devait passer le week end en amoureux dans la Ville Lumière avec son petit ami, qui lui a subitement posé un lapin. Lasse, Nell décide de partir quand même et de profiter des merveilles de la vie parisienne. Elle ose même se rendre seule au restaurant, où elle va faire la connaissance d’un frenchy qui va lui ouvrir les yeux sur le(s) charme(s) de Paris. Ce récit est une ode à une ville fantasmée par les touristes étrangers : les cadenas du pont des Arts, les bateaux mouches, les français mauvais en anglais et souvent désagréables, le musée d’Orsay, la rue de Rivoli, la gastronomie française, … Difficile de savoir l’effet qu’aura ce récit sur un lecteur français averti : là où ce texte fera sans nul doute rêver les étrangers qui rêvent de visiter notre belle capitale, les parisiens seront peut être un peu cyniques face à ces clichés parfois un peu trop évidents … Néanmoins, cette romance est vraiment sympathique et mignonne, plus à l’image de ce à quoi l’auteure nous a habitué jusque là, dans la lignée des belles valeurs prônées par Louisa Clark, l’héroïne de sa précédente trilogie. Il est intéressant de noter que “Paris actually” a été initialement publié pour le programme Quick Read, qui réunit plusieurs auteurs connus. Ceux-ci s’engagent à écrire des textes courts, percutants et dynamiques qui seront par la suite diffusés dans les bibliothèques, les prisons, les écoles ou encore les hôpitaux et qui sont là pour encourager les gens à lire et à s’accrocher grâce à des textes accessibles. Belle initiative donc !

La seconde grande nouvelle s’intitule “Lune de Miel à Paris” et nous conte le destin de deux couples en lune de miel (à Paris donc !) en 1912 et en 2002. Liv et David sont nos jeunes mariés modernes, à Paris pour cinq jours seulement. Mais David ne parvient pas à décrocher de son très prenant travail, ce qui finit par mettre Liv en colère … En parallèle, on découvre l’histoire d’Édouard, un peintre sans le sou du début du XXème siècle, et de sa jeune épouse, qui se laisse dévorer malgré elle par les affres de la jalousie et des rumeurs. L’analogie entre les deux époques est assez intéressante, notamment via le lien qui est mis en place par l’auteure.

Paris est à nous est donc un livre qui se lit (extrêmement) vite et qui ne restera malheureusement pas dans les annales … On passera néanmoins un bon moment, sans prise de tête, parfait au bord d’une piscine, à la mer, ou entre deux vols !

Paris est à nous, Jojo Moyes. Milady, juillet 2018. Traduit par Karine Forestier.

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.