EN BREF — Aujourd’hui, dans les Chroniques express, nous vous parlons bouquins avec des titres divers et variés ! Petit tour d’horizon de certaines de nos lectures récentes !
Littérature contemporaine
Bazaar de Julien Cabocel
Prendre sa voiture et tout plaquer ! Qui n’a jamais rêvé de faire ça ? Et bien, Dominique Chevallier, le héros de Bazaar, l’a fait. Prise de conscience incongrue et révélation lors d’un ballet, où, touché par la grâce de la danseuse, il réalise que sa vie n’est que vacuité. Il décide alors sur un coup de tête de tout quitter et de rouler plein sud, en direction de la Provence, jusqu’à la panne sèche. Là, il tombe fortuitement sur un motel. Son nom ? Le Bazaar. Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est un lieu plein de mystères et hors du temps. Là, il va retrouver ses amours perdues et faire la connaissance d’autres âmes singulières et solitaires.
Une plume poétique et originale qui donne à ce roman un roman écrit comme une métaphore un côté onirique indéniable. Pour ceux qui aiment les romans inclassables et décalés !
Bazaar, Julien Cabocel. L’Iconoclaste, septembre 2018.
Par Coralie
Un petit carnet rouge de Sofia Lundberg
Qui aurait cru que la vieille Doris, suédoise de 96 ans à bout de souffle, a vécu autant d’aventures, et foulé autant de pays différents ? Certainement pas ses différentes aides à domicile, ni même sa nièce, Jenny, qui vit aux USA. Et pourtant… tous les secrets de Doris tiennent dans un modeste petit carnet rouge, un de ces petits cahiers où l’on notait autrefois les coordonnées des gens que l’on connaît. La plupart des noms contenus dans celui de Doris sont rayés, et leurs propriétaires, décédés depuis longtemps. Alors Doris, qui se sait en fin de vie, décide de prendre la plume pour raconter son histoire, son passé comme mannequin, ses espoirs et ses tragédies. Sacrée vie que celle de Doris, qui a vécu en Suède, en France, à New York, en Angleterre…
Roman émouvant qui rappelle avec bienveillance que les personnages âgées de notre connaissance ont autrefois été des jeunes personnes à la tête pleine de rêves, Un petit carnet rouge se lit à vitesse grand V, tant l’autrice nous entraîne avec efficacité dans son sillage. On traverse les époques avec curiosité, on vit les émotions de Doris en même temps qu’elle : Un petit carnet rouge est indéniablement un divertissement d’excellente facture, dont la fin ne manquera pas de vous faire verser quelques larmes…
Un petit carnet rouge, Sofia Lundberg. Calmann-Lévy, 2018. Traduit du suédois par Caroline Berg.
Par Emily
Bienvenue au motel des pins perdus de Katarina Bivald
On meurt tous un jour… pas forcément dès le premier chapitre! C’est pourtant ce qui arrive à Henny. Renversée par un camion alors qu’elle se dirigeait vers son lieu de travail, elle se réincarne sous une forme de fantôme qui voit tout et entend tout. Elle n’a par contre aucun moyen d’influer sur la réalité. Mais Henny se refuse à quitter notre monde sans avoir accompli une dernière tâche : retrouver, réconcilier et rendre heureux ses anciens amis. Ceux-ci se retrouvent d’ailleurs tous en ville à l’occasion des funérailles. L’occasion parfaite pour notre ectoplasme de les observer une dernière fois et, à sa manière, de prendre soin d’eux.
L’intrigue est un peu lente à se mettre en place. La situation est certes posée assez rapidement — l’accident ayant lieu dans les premières pages du roman — mais il y a par la suite un gros moment de flottement. On suit Henny, perdue dans ses interrogations et incapable d’interagir avec son environnement, qui observe ses proches dans leur deuil. Difficile, dans ces conditions, de sortir du feel-good de ces pages … L’espoir et et la lumière peinent à s’installer dans l’histoire, mais parviennent quand même à éclater dans la seconde moitié du livre. À conseiller aux lecteurs déjà familiers du style de l’autrice, qui ont aimé La Bibliothèque des cœurs cabossés et Le Jour où Anita envoya tout balader.
Bienvenue au motel des pins perdus de Katarina Bivald. Traduit du suédois par Lucas Messmer. Denoël, février 2019
Par Coralie
Littérature fantastique
American Elsewhere de Robert Jackson Bennett
Wink, une petite ville du Nouveau-Mexique, a tout de la petite bourgade idéale, façon Wisteria Lane. À un détail près : elle ne figure sur aucune carte. Hantée par ses démons, Mona Bright, ex-flic, vient d’y hériter de la maison de sa mère, qui s’est suicidée trente ans plus tôt. Très vite, Mona s’attache au calme des rues, aux jolis petits pavillons et aux habitants qui semblent encore vivre dans l’utopique douceur des années cinquante. Pourtant, au fil de ses rencontres et de son enquête sur le passé de sa mère et les circonstances de sa mort, Mona doit se rendre à l’évidence : une menace plane sur Wink et ses étranges habitants.
Petit à petit, le récit bascule alors dans le fantastique, voire l’horreur avec des ingrédients maintes fois éprouvés mais sans doute toujours aussi efficaces. Une ville isolée, un secret commun à tous ses habitants, la présence toute proche d’un laboratoire scientifique, des êtres surnaturels qui hantent les rues, … Les amateurs de Neil Gaiman et de Stephen King y trouveront sans aucun doute leur compte, malgré un démarrage un peu lent (justifié par la taille du livre, sans aucun doute — 900 pages, tout de même !). Le bon mélange entre Desperate Housewives pour le côté “ville parfaite” et Stranger Things !
Soyez le premier à commenter