FANTASY — Après un premier tome enthousiasmant, nous retrouvons aujourd’hui Octavianne et Adalgis, l’homme-lion, exactement là où on les avait laissés : plus tellement en fâcheuse posture, mais avec un avenir pour le moins incertain. Et, roman initiatique oblige, les personnages ont bien évolué, tout comme les problématiques. Partons donc à l’assaut de ce tome 2 !
Seule héritière légitime du trône, Octavianne se retrouve reine d’Elgem malgré elle : un destin dont elle n’a jamais voulu mais qui a fini par lui échoir dû à ses talents de magicienne. Et cette succession ne va pas sans heurts, d’autant plus que rien d’autre que l’état d’Adalgis ne compte pour elle. Plongé dans un profond coma depuis qu’Octavianne lui a sauvé la vie, l’homme-lion ne répond à aucun sort ni à aucune tentative de guérison. Et cela obnubile sa compagne au point qu’elle en délaisse toutes les affaires du royaume, malgré son statut de reine. Et c’est bien le problème ! Femme et jeune de surcroît, tous ses conseillers (et l’une de ses sœurs, au passage) entendent par conséquent la manipuler. D’autres défis l’attendent également, comme aider son peuple à affronter la menace de la famine hivernale, en dépit de la méfiance ou de la condescendance de son entourage, qui ne voient en elle qu’une gamine inexpérimentée.
Comme si la situation n’était pas assez compliquée, un problème inattendu fait son apparition. Maurin, le capitaine de la garde qu’Octavianne a aimé autrefois et qu’elle croyait mort, se taille une place de choix au côté de la jeune reine. Et Adalgis, qui finit par se réveiller, le prend plutôt mal. La jalousie de l’homme-lion est féroce, tandis que Maurin de son côté lui rend bien son hostilité, car il ne voit en Adalgis qu’un animal. Entre ces deux êtres que tout oppose, la nouvelle reine aura-t-elle encore la liberté de choisir ? Et parviendra-t-elle à régner ?
Tour de force ou inconvénient, la première partie du roman est marquée par un personnage auquel le lecteur aura peut-être envie de mettre des claques et qui rend la lecture un peu pénible. Mais, contre toute attente, le récit prend un second souffle quand celui-ci quitte la scène. Et alors, quel plaisir de retrouver cet univers, ses subtilités et sa magie ! Après un premier tome sur les routes des Neuf-Cités, l’autrice prend le temps d’ancrer son récit au palais, à Elgem. Et bien que les personnages auraient sans aucun doute aimer saisir l’occasion de souffler un peu après un tome 1 plus que mouvementé, on se rend compte assez vite que la narration de ce nouvel opus ne leur laisse aucun répit. On observe Octavianne trouver sa place : de femme, de reine, d’amoureuse, de magicienne également ! Difficile de tout concilier sans faire de concession dans un monde où le statut de la femme laisse encore clairement à désirer …
En tant que Reine et au vu de ce qu’elle a vécu, Octavianne choisit de diriger son combat contre l’esclavage ! Elle va mettre un point d’honneur à le combattre, non seulement au sein de son royaume, mais également au cœur des Neuf-Cités. Et tous les moyens sont bons : démonstration par l’exemple, boycott des produits issus de l’esclavagisme, vote de nouvelles lois, … Cela rappellerait presque ce qui se passe de nos jours dans le domaine d’un commerce plus équitable (et les parallèles sont de toutes manières toujours intéressants à chercher, au gré de sa propre expérience !).
Le tome 2 réutilise donc les ingrédients qui ont fait le succès du premier opus, à savoir sensualité, magie, intrigue, amour, mythologie et enquête mais y ajoute une dimension nettement plus politique qui n’est pas pour déplaire ! Nul doute qu’après cette lecture, vous irez dévorer le tome 3 qui est déjà sorti !
Soyez le premier à commenter