FANTASY — Une couverture absolument somptueuse, un titre énigmatique et vaguement poétique et un pitch fantasy inspiré du folklore africain : il n’en fallait pas plus pour susciter notre curiosité. On a lu Le Chant des sans repos de Roseanne A. Brown et on vous en parle !
L’intrigue de ce roman d’inspiration africaine réunit une princesse un peu turbulente, en conflit couvert avec sa mère la sultane et un réfugié en quête d’une vie meilleure : ces deux-là n’auraient jamais dû se croiser mais le destin a un drôle de sens de l’humour, puisque lui doit la tuer pour soustraire sa soeur des griffes d’un démon, et elle fomente également un projet de meurtre de son côté pour sauver aussi un de ses proches…
Le roman se passe pendant un festival merveilleux où des champions doivent s’affronter lors de trois épreuves, un motif littéraire qui rappelle notamment Harry Potter et la coupe de feu, jusqu’à la forme du dernier défi. S’il n’y a pas la tension terrible qu’on trouve dans Hunger Games, par exemple, où chaque faux pas des tributs signifie leur mort, le roman ne manque pas de suspense et de rythme, et entraîne le lecteur sur des chemins non balisés vraiment intéressants.
En effet, il est ici question de magie, tantôt merveilleuse, tantôt vraiment crade, car l’autrice n’hésite pas à emprunter des chemins vraiment sombres, en abordant par exemple la question de la nécromancie. La princesse Karina est prête à tout pour conjurer la mort, pour la vaincre, même à devenir une meurtrière. Sa quête est le miroir de celle de Malik, qui doit également tuer pour sauver un proche. Tous deux s’interrogent sur ce que ce sang répandu fera de leur humanité, mais aucun des deux ne se sent le choix de faire autrement. Manque de pot pour eux, leurs sentiments entrent rapidement dans la danse. Rassurez-vous, l’autrice évite l’écueil pourtant quasiment incontournable de la niaiserie et surprend une nouvelle fois le lecteur… La fin se montrera explosive !
Une légende ancestrale, un monde finalement à peine esquissé mais extrêmement prometteur : l’aspect fantasy du roman n’est pas qu’un enrobage, il est hautement réussi, et permet à l’autrice d’aborder des thèmes universels comme le deuil, la culpabilité, la sensation de ne pas être à la hauteur, le sens du devoir. Le roman parle aussi de racisme, d’injustices sociales, de pouvoir gangrené, de trahison. Il y a beaucoup de matière, dans un roman qui se lit pourtant très vite tant il se montre prenant, une fois le quart du roman passé. À découvrir !
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