HISTORICO-FANTASTIQUE — La Guerre, oui, mais laquelle ? Celle qui divise les Caskey, ou celle qui va chambouler le monde entier ? Les deux, mon capitaine ! L’une semble se terminer, et une autre commence…
Attention, cet article comporte des spoilers sur les trois tomes précédents.
Je vous l’avais dit : le troisième volume est un tome pivot. Maintenant que Mary-Love est décédée, le lecteur se demande ce que Michael McDowell va bien pouvoir faire endurer au reste du clan Caskey. Y’a-t-il vraiment une histoire sans rivalité entre belle-mère et bru ? Soyez rassurés : OUI.
Ce tome-ci retrace, comme vous l’aurez deviné sans peine, les années de la seconde guerre mondiale. On suit la nouvelle génération de Caskey devenir progressivement adultes. Michael McDowell se penche notamment sur l’évolution de la relation de la froide Miriam avec le reste de sa famille, décrit l’évolution des trois enfants de Queenie Strickland, fait intervenir de nouveau Grace, l’aînée de cette génération et surtout, montre bien que Frances est la digne fille d’Elinor (comprenez ce que vous voulez !).
Ce tome est comme les précédents : on y compte un drame ou deux, de nouvelles têtes, et toujours cette touche de fantastique irrésistible. Le mystère demeure toujours : si Frances se fait la voix du lecteur en interrogeant sa mère, Elinor ne répond qu’à demi, gardant une part d’ombre à la fois frustrante et bienvenue. Les questions sociales et sociétales sont toujours présentes : le roman décrit la fin de la période de récession puis la prospérité née de la guerre, période pendant laquelle le statut des Caskey évolue encore. Les moeurs sont toujours profondément ancrées dans le passé (quand une fille tombe enceinte hors mariage, le premier mouvement de la famille est directement de dissimuler la grossesse car mon dieu, le scandale !) mais, si le terme n’est jamais employé, on devine qu’un personnage au moins est très certainement homosexuel sans que ça ne semble choquer personne au sein de la famille (à moins, qu’innocents et candides, ils pensent véritablement que ces fameuses « amies » le sont vraiment ?).
La Guerre est un tome moins fort que le précédent, peut-être plus calme : pourtant on est toujours autant ferré, on est irrésistiblement pris dedans, comme aspiré par un le tourbillon à la jonction de la Perdido et de la Blackwater…
Blackwater tome IV : La Guerre, Michael McDowell. Monsieur Toussaint Louverture, 19 mai 2022. Traduit de l’anglais par Yoko Lacour avec la participation d’Hélène Charrier.
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