Récompensé par le Prix du public au Festival d’Angoulême, Boîte noire, est sorti au cinéma le 8 septembre 2021. Un polar intense que je recommande vivement aux amateurs de thrillers psychologiques et d’enquêtes haletantes.
Dans ce film, Pierre Niney livre une prestation impressionnante, qui rappelle ses grands rôles dans Un homme idéal ou La Promesse de l’aube. Incarnant Mathieu Vasseur, un ingénieur du BEA au talent d’écoute surhumain, Niney s’immerge pleinement dans un rôle de technicien obsessionnel, oscillant entre raison et folie. Sa performance force l’admiration, car il parvient à capturer à la fois la rigueur scientifique et l’intensité émotionnelle de son personnage, apportant une profondeur rare à cette enquête complexe.
L’histoire : enquête sous tension entre réalité et illusions
Suite au crash d’un avion, l’enquête se concentre sur l’analyse de la boîte noire pour élucider les circonstances de la catastrophe. Acte terroriste ou accident technique ? Les hypothèses s’affrontent et le doute s’immisce. Dès les premières minutes, le réalisateur Yann Gozlan plonge les spectateurs dans la cabine au moment de l’impact avec un spectaculaire plan-séquence. Ce choix narratif rend l’investigation encore plus immersive : chaque bruit suspect, chaque détail capturé nous pousse à chercher des indices. Est-ce que quelqu’un s’est levé au dernier moment ? Avons-nous entendu un « Allah Akbar » ? La confusion s’installe, et elle hantera également Mathieu Vasseur, chargé de démêler cette affaire.
La descente dans le labyrinthe mental de Vasseur
Gozlan réussit le pari de capter l’essence même de la paranoïa en enfermant son personnage principal dans une enquête mentale tortueuse. Vasseur, rigoureux mais arrogant, sacrifiera tout pour s’accrocher à sa vérité. La première partie du film joue habilement sur le réalisme et les procédures techniques. À travers un montage millimétré et un travail sonore ciselé, le spectateur est entraîné dans les pensées obsessionnelles de Vasseur. Mais la structure du film bifurque soudainement, glissant du thriller psychologique à une chasse à l’homme nerveuse, digne des productions Europacorp. Gozlan nous offre alors une série de poursuites et de rebondissements, accentuant la tension et menant le spectateur à douter constamment de la réalité.
Pierre Niney, entre maîtrise et vulnérabilité
Pierre Niney se révèle ici avec une précision d’interprétation impressionnante, capable de nous faire entrer dans les failles de son personnage. Son jeu subtil et intense nous pousse à questionner la réalité de l’enquête, nous plongeant dans une réflexion sur la subjectivité et les obsessions. Admirant depuis longtemps son talent, je suis frappé par l’aisance avec laquelle il incarne des personnages aussi contrastés, capables de susciter à la fois empathie et méfiance. En donnant vie à Mathieu Vasseur, Niney parvient à faire de Boîte noire une œuvre aussi dérangeante qu’addictive, qui interroge les limites entre vérité et folie.
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