MANGA — Avis aux amateurs d’histoire, d’aventure débridée et de nature sauvage : nous vous avons dégoté le manga idéal ! Récompensé par de nombreux prix au Japon, cette petite perle vient de débarquer en France, pour notre plus grand plaisir… Il s’agit de Golden Kamui, aux éditions Ki-oon. Nous allons vous en dire quelques mots…
Golden Kamui nous transporte au Japon, au début du XXe siècle : c’est plus précisément sur l’île d’Hokkaido que Satoru Noda a décidé de placer son intrigue. Le choix n’a rien n’anodin : cette île, la plus septentrionale du Japon, a longtemps souffert d’une réputation de terre désolée et sauvage, où il ne fait pas bon vivre. Une terre mystérieuse, réputée hostile, où règnent loups, ours et autres bêtes sauvages… On ne peut rêver décor plus approprié pour la chasse au trésor épique que nous livre Satoru Noda !
Saichi Sugimoto est un vétéran, endurci par ce qu’il a vécu pendant la guerre russo-japonaise. Maintenant que le conflit est terminé, Sugimoto se retrouve certes paré d’une réputation de héros invincible, mais surtout désoeuvré, et passablement fauché. Au détour d’une conversation, il entend parler d’un trésor légendaire, appartenant aux Aïnous, un peuple autochtone vivant sur l’île d’Hokkaido. Mais le magot a été dérobé puis caché par un homme qui a depuis été arrêté et emprisonné. La seule clef permettant d’accéder au butin se cache sur le dos de certains de ses compagnons de prison, depuis évadés, sous la forme de tatouages mystérieux… Ce récit pique la curiosité de Sugimoto, qui va s’allier avec une jeune Aïnou qui lui servira de guide dans cette quête… la chasse au trésor commence !
Grâce aux talents de conteur de Satoru Noda, le lecteur est d’emblée happé par le récit : il n’y a aucun temps mort, même lorsque l’auteur prend la peine d’ouvrir une parenthèse pour nous expliquer un détail sur la faune et la flore ou les us et coutumes aïnous. Ces digressions sont toujours bienvenues, car elles permettent d’ancrer le récit dans une réalité historique et géographique que nous, lecteurs francophones, connaissons très mal, voire pas du tout. Cela nous permet de mieux saisir les enjeux du récit et de comprendre cette chasse au trésor passionnante, sur les traces d’un magot légendaire et mystérieux accumulé par les Aïnous. C’est un manga très documenté, on sent que Satoru Noda a fait de nombreuses recherches pour construire son histoire, mais ce n’est jamais lourd : cette précision presque sociologique est au contraire un des nombreux atouts du titre, et contribue à en faire un récit passionnant. Résultat, le dépaysement est total, et il est difficile de s’arrêter dans sa lecture !
Autre immense atout de Golden Kamui : le coup de crayon de l’auteur ! En un mot comme en cent : c’est juste beau. Les paysages et les animaux sont particulièrement bien rendus, les scènes d’affrontement sont dynamiques et efficaces. On s’y croirait. Lorsque l’on découvre certaines scènes, perdues en pleine nature dans une forêt gelée, on a presque froid. L’immersion dans le récit est totale.
Porté par un coup de crayon canon, et une quête passionnante, ce premier volume de Golden Kamui tient toutes ses promesses : mieux, il ouvre des pistes de lecture que nous serons ravis de suivre dans les tomes à venir. Une série à suivre !
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