PREMIER ROMAN — Passionné de littérature de l’imaginaire, fondateur du site Elbakin et traducteur reconnu dans le milieu, Emmanuel Chastellière est passé de l’autre côté de la barrière en devenant lui-même auteur, en publiant Le Village cette année. Premier roman très réussi, Le Village nous plonge dans un univers bien construit, d’une glauquitude virtuose… Suivez le guide, on vous en dit un peu plus !
Une jeune fille se réveille, seule, et amnésique. Elle ne sait pas ce qu’elle fait là, ni même qui elle est. Elle ne tarde pas à explorer les lieux, et découvre un village étrange et en apparence désert… en dehors de sinistres docteurs de peste, qui patrouillent dans les rues… Sauvée de justesse par une jeune fille, notre héroïne fait la connaissance d’une troupe d’enfants perdus, prisonniers du village tout comme elle. Qui est-elle, où est-elle et surtout, comment quitte-on le village ?
Dans ce village règne une drôle d’atmosphère, franchement sinistre, une ambiance admirablement rendue en quelques descriptions bien senties : le lecteur se sent rapidement aussi mal à l’aise et aussi oppressé que la jeune héroïne. On sent, comme elle, une présence inquiétante dans ces rues désertes, et la tension monte page après page, renforcée par les interludes qui nous plongent dans le passé et nous aident à comprendre l’histoire terrible de ce village oublié de tous. Cette histoire est ambitieuse, mais bien menée et on prend plaisir à suivre cette jeune héroïne sans nom, ni passé, qui se montre de plus en plus attachante au fil des pages. Le choix du huis-clos est parfois casse-gueule, mais Emmanuel Chastellière s’en tire avec les honneurs.
Porté par une écriture élégante et maîtrisée, le récit fascine et ne lâche pas son lecteur, qui se demande où l’histoire va le mener : on a l’impression d’être pris dans un engrenage, d’être en apnée jusqu’à ce que l’histoire se termine. Au-delà de la terreur et de l’angoisse, Le Village est aussi un roman d’apprentissage subtil, qui met en scène des adolescents qui connaissent leurs premiers émois, et doivent, en l’absence d’adultes, jeter les bases d’un semblant de société, d’une organisation pour survivre. Le Village est indéniablement un très bon premier roman, une porte d’entrée vers un univers romanesque que l’on devine riche et fertile : nous sommes persuadés qu’Emmanuel Chastellière a plein d’autres histoires à raconter, et nous serons là pour les découvrir !
Soyez le premier à commenter