POLAR PRÉ-APOCALYPTIQUE — La fin du monde approche ! La fin du monde est là ! Et dans le monde d’Hank Palace, ce n’est pas une vaine proclamation digne des pires illuminés : l’apocalypse aura lieu dans quelques jours à peine. À l’heure où la Terre s’apprête à tirer sa révérence, chacun réagit à sa manière. Certains font la fête à en crever, d’autres règnent en maître sur des villes devenues de véritables zones de non-droit, certains se réfugient dans la religion. Hank Palace, lui, s’est lancé dans une dernière quête : retrouver sa petite soeur Nico avant la fin pour pouvoir lui dire adieu.
Nico a toujours été une charmante illuminée. Récemment, elle a rejoint un groupe survivaliste qui croit à l’ultime miracle et se pense investi d’une mission. Hank a essayé de la ramener à la raison, en vain. Accompagné de son chien Houdini et de son improbable acolyte Cortez, Hank part pour l’Ohio, à la poursuite d’une piste ténue… mais qui a le mérite d’exister.
Et c’est une Amérique en lambeaux, défaite qu’il découvre chemin faisant. À quelques jours de la fin, il n’y a plus d’Internet, d’électricité, ou d’eau courante, plus de gouvernement ou d’administration : plus rien de ce qui faisait la civilisation ! Hank traverse ainsi des villes vidées de leurs habitants, des villes transformées en camps retranchés, des villes peace & love où vivent de charmants hippies… Notre policier préféré a même imaginé un système de classification pour penser l’urbanité pré-apocalyptique ! Impressionnante description d’un monde moribond, Impact nous dépeint une humanité à la fois désespérée de vivre, et figée dans l’attente. L’Amérique est devenue une terre hostile, peuplée de hordes défiantes, de fanatiques religieux ravis d’avoir un terreau fertile pour leur idéologie et de doux rêveurs prêts à tout pour jouir jusqu’au bout des plaisirs de la vie… Certains préfèrent même faire vivre les leurs dans une ignorance totale de l’apocalypse imminente, en se coupant totalement du monde. Dans tout ça, Hank fait office de dernier véritable héros, résolument intègre et bienveillant.
C’est avec une certaine nostalgie que l’on dévore ce dernier tome : le thème y est forcément pour beaucoup, l’ambiance étant résolument douce-amère. Mais au-delà, nous sommes sincèrement déçus de quitter Hank Palace, un personnage auquel le lecteur s’attache au fil des romans, et la plume efficace de Ben H. Winters. La trilogie se clôt de manière parfaite : nous redoutions la fin, mais Ben H. Winters s’en tire avec les honneurs. Nous avons donc hâte de voir quel sera son prochain projet !
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