BANDE-DESSINÉE — Les éditions Rue de Sèvres soufflent cette année leur 10ème bougie : nous leur souhaitons donc un très joyeux anniversaire et de très belles parutions à venir ! À cette occasion, cette maison d’édition réédite 10 albums qui ont façonné son histoire. La parfaite occasion de (re)découvrir The End, une bande dessinée signée Zep, dans une luxueuse couverture cartonnée avec vernis mat, vernis brillant et fer à chaud.
Dans le cadre d’un stage, Théodore Atem intègre une équipe de chercheurs basée en Suède qui travaille sur la communication des arbres entre eux et avec nous. Ce groupe de travail dirigé par le professeur Frawley et son assistante Moon tente de démontrer que les arbres détiennent les secrets de la Terre à travers leur ADN, leur codex. C’est en recoupant ces génomes avec la mort mystérieuse de promeneurs en forêt espagnole, le comportement inhabituel des animaux sauvages et la présence de champignons toxiques que le professeur comprendra, hélas trop tard, que ces événements sonnent l’alerte d’un drame planétaire.
Comme dans Ce que nous sommes, Zep nous propose ici un scénario de science-fiction crédible et accessible, dans le sens le plus pur de la définition. Son récit est en effet basé sur la capacité qu’ont les arbres à communiquer entre eux, notamment sous forme gazeuse. C’est donc fascinant que de suivre les recherches en lien avec le sujet, de confronter les anecdotes de l’histoire avec ce qui existe vraiment dans la littérature scientifique et d’en apprendre encore plus sur un sujet où tout reste encore à découvrir, curiosité oblige. Ceci étant dit, une fois le contexte posé, le récit bascule définitivement vers la science-fiction pour donner un ton plus alarmiste ! Car si le message scientifique est vibrant, le côté écologique est quant à lui nettement plus pessimiste, si ce n’est tragique … Un côté fable verte assumé qui permet au lecteur de se questionner sur la place de l’homme sur la planète bleue.
Côté graphisme, Zep a choisi de créer des cases monochromes, dont les tonalités changent en fonction de l’intensité de l’intrigue, des émotions, ou bien de l’ambiance souhaitée, qui sait ! Cela n’est pas sans évoquer les messages chimiques entre les arbres, qui parviennent à envoyer certaines de leurs molécules à une distance donnée seulement. Le tout donne un ensemble légèrement décalé, mais toujours dans la douceur et sans jamais agresser le lecteur.
The End permet donc d’appréhender encore un peu mieux les différents aspects de l’œuvre de Zep, ici entre conviction écologique et pessimisme quant à l’avenir de l’humanité. On recommande chaudement cette bande-dessinée ado/adulte, surtout si vous ne connaissez de l’artiste que son personnage de Titeuf !
The End, de Zep. Rue de Sèvres, janvier 2023.
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