» En refermant le livre, vous êtes soulagé que cette descente aux enfers ne soit pas la vôtre » en disait The Los Angeles Times. Et effectivement, c’est ce que l’on ressent en terminant le premier roman de Deborah Kay Davies, Déliquescence.
L’héroïne travaille dans un centre social. Un jour comme autre, un ancien détenu flirte avec elle. Il l’attend à la sortie. Sans bien savoir pourquoi, elle le suit. Ils font l’amour sauvagement dans un parking. Chez la jeune femme, un étrange mécanisme d’autodestruction se met en branle. Elle va, en se raccrochant à cet inconnu, s’éloigner de sa famille, de ses amis, perdre son emploi, et sa raison.
Texte fort, Déliquescence traite le thème de l’obsession et de la manipulation. L’héroïne, une jeune femme comme les autres, va se retrouver piégée dans une relation destructrice, empoisonnée. Sans bien savoir pourquoi, elle cède une première fois. En s’avilissant volontairement, elle entre dans une spirale auto-destructrice et s’accroche de plus à plus à cet homme mystérieux, que l’on sent de plus en plus dangereux et violent. Peu à peu, l’héroïne perd pied. Elle renonce à toute censure, à toute contrainte, dit ce qu’elle pense, fait ce qu’elle veut. Elle oublie toute raison, se laisse aller à ses pensées les plus folles. La chute est inexorable. Bien qu’elle sache que cet homme source de problèmes, elle persiste et signe. Elle a peur, mais aime pourtant. Cette peur lui procure une excitation, l’excitation du danger imminent.
Au fur et à mesure qu’elle s’attache, elle oublie tout amour propre et se complait dans cette destruction de son être.
La force de Déliquescence réside dans l’identification inévitable du lecteur à l’héroïne. Bien malgré nous, nous sommes aspiré par le récit, dont on ne parvient à se détaché, englués dans l’intrigue. Grâce à des mots et à des images très forts, le récit s’impose tout à fait à notre esprit, et nous laisse un arrière-goût amer à la fin de la lecture, lecture qui se termine avec une note de soulagement presque palpable. On ne peut qu’admirer la maîtrise de l’auteur qui parvient à nous immerger totalement dans cette relation vénéneuse. Déliquescence est un moment de lecture certes ardu, mais des plus intéressants. A découvrir dès maintenant !
Déliquescence, Deborah Kay Davies. Éditions du Masque, 2012.
Hum, il a l’air glauque et prenant mais sympa à lire, tout de même! Ta chronique donne en tout cas envie de le découvrir.
Eh bien, cela fait froid dans le dos.
Un peu trop violent pour moi à mon avis, je passerai mon chemin cette fois, mais ta chronique est un délice à lire !