Après avoir triomphé dans la dernière bataille des Avengers, Thor, notre dieu du tonnerre bien-aimé, se retrouve plongé dans une crise existentielle inattendue. Ses aventures cosmiques avec les Gardiens de la Galaxie l’ont bien occupé, mais sous ses victoires faciles et l’adulation constante, Thor se pose une question essentielle : y a-t-il plus dans la vie divine que de simples exploits spectaculaires ? C’est là qu’entre en scène Gorr, le Boucher des Dieux. Sa soif de vengeance et sa lame redoutable sont désormais tournées vers la Nouvelle Asgard, où Jane Foster, ex-flamme de Thor, accède elle-même à un statut divin.
Alors que Thor: Ragnarok avait brillamment réinventé le personnage avec un cocktail de rock’n’roll et d’humour décalé, Love and Thunder cherche désespérément à recréer cette magie, mais trébuche sur ses propres ambitions. Malgré des effets visuels toujours aussi grandioses, une bande-son tonitruante et la patte irrévérencieuse de Taika Waititi, ce quatrième volet souffre d’une flagrante loi des rendements décroissants.
Là où Ragnarok était rafraîchissant et spontané, Love and Thunder s’efforce trop d’en faire toujours plus. L’humour, autrefois fin et mordant, devient ici forcé, les gags s’enchaînent sans jamais vraiment atterrir. Le choix musical, pourtant central à l’identité de Thor, enfonce le clou. Si l’on vibrait sur Immigrant Song, l’utilisation répétée de Guns N’ Roses ici lasse plus qu’elle ne dynamise.
Christian Bale, en Gorr, est totalement sous-exploité, malgré un potentiel immense pour apporter une nouvelle dimension sombre au MCU. Natalie Portman, dans le rôle de Jane devenue déesse, ne parvient pas à convaincre, et la dynamique entre Thor et son ancien marteau semble plus sincère que ses interactions humaines. Même Chris Hemsworth, pourtant impeccable en Thor, et Chris Pratt, de retour en Star-Lord, semblent ici freinés par un script insipide.
Il reste des éclairs ici et là : quelques rires, quelques moments visuels réussis, mais au final, Love and Thunder donne l’impression d’un film étiré à l’excès, où les bonnes idées auraient trouvé plus d’impact dans un format plus concis. Ce film n’est pas totalement un échec, mais c’est un rappel brutal que la foudre ne frappe pas deux fois au même endroit.
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