Remake américain de l’inénarrable série britannique du même nom, Shameless US passe actuellement à des heures indues le samedi soir (ou dimanche matin, selon le point de vue) à la télévision française. L’occasion pour nous de nous pencher sur une série vraiment chouette, qui devrait passer beaucoup plus tôt dans la soirée. Pas convaincus ? Voici cinq bonnes raisons de regarder au moins le pilote.
- Pour la prestation de William H. Macy : père alcoolique à la tête d’une famille de six enfants, Frank Gallagher est incarné par l’excellent William H. Macy, impeccable dans ce rôle de débris manipulateur et sans cœur. Oui, Frank n’est pas un ange, c’est même, osons-le, un bel enfoiré, toujours dans des combines douteuses/ivre mort/drogué, voire les trois à la fois. Il est prêt à tout pour toucher un peu d’argent : il n’a aucun scrupule et est prêt à mentir, tromper, dissimuler, voler pour atteindre son but. Laisser le petit dernier en otage, tromper une mourante, voler ses enfants, frauder l’assurance, emprunter une mamie à l’hospice…Frank Gallagher est absolument prêt à tout. Et si le spectateur est tour à tour choqué, effondré, ou consterné, il est surtout mort de rire.
- Pour la fratrie Gallagher : On l’a dit, ils sont six. L’aînée, Fiona, a tout juste vingt ans, mais a élevé ses cadets à la force de ses petits bras. Elle est suivie de près en âge par Philip, dit Lip, un lycéen particulièrement brillant qui peine à démêler sa relation avec la délurée Karen, puis par Ian, qui cache à son entourage son homosexualité. Viennent ensuite Debbie, onze ans, une gamine sensible qui réfléchit trop, et Karl, le destructeur de la série. Le petit dernier, Liam, porte encore des couches. Ils essaient tous de survivre malgré Frank, malgré leur mère Monica qui les a abandonné, malgré les fins de mois particulièrement difficiles. Ils ont chacun des aspirations différentes et sont au cœur de sous-intrigues vraiment croustillantes.
- Pour les situations délicieusement absurdes : il n’y a pas de journée normale chez les Gallagher, c’est le chantier permanent, et les personnages se retrouvent fréquemment embrigadés dans des coups franchement foireux. Ce qui leur arrive est parfois franchement irréalistes, et c’est franchement drôle. Vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer !
- Pour le chaos amoureux général : difficile de suivre qui est avec qui dans Shameless si on loupe ne serait-ce que deux épisodes. Les deux personnages à avoir la vie amoureuse la plus chaotique sont probablement Frank et Fiona. Bien que techniquement marié à Monica, la mère de ses enfants, Frank noue rapidement une relation amoureuse avec Sheila, une agoraphobe un peu frappadingue, qui le nourrit et lui offre un foyer aimant. Cela ne l’empêche pas pour autant d’aller voir ailleurs s’il y a de l’argent à la clef ou s’il est complètement saoul. Quant à Fiona, son intérêt amoureux est le mystérieux Steve, sexy en diable, mais pas très clair. Leur histoire va par monts et par vaux, car Fiona est méfiante et indépendante, et Steve ne joue pas franchement franc jeu. D’autres garçons vont et viennent dans la vie de Fiona, dont Tony, gentil flic à la carrure de Captain America surcouvé par sa mère. Lip n’est pas en reste avec son histoire compliquée avec Karen.
- Pour la peinture sociale quand on gratte un peu : derrière la comédie se cache effectivement une famille qui connait de gros problèmes financiers, et l’alcoolisme du père qui fraude l’assurance maladie pour toucher des allocations à dépenser au bar local n’arrange pas les choses. Fiona cumule plusieurs petits boulots, et chaque enfant contribue à sa manière : Lip donne des cours et passe des examens à la place d’autres étudiants, Ian travaille dans une supérette, Debbie fait du baby-sitter…Pourtant, l’argent manque toujours à la fin du mois. Fiona a dû abandonner ses études pour prendre soin de sa fratrie. Ce manque de diplôme est un poids pour la jeune femme, et c’est un aspect du personnage qui est traité avec une certaine subtilité.
La saison deux de Shameless vient d’être diffusée sur la chaîne 23.
Une excellente série, qui porte parfaitement son nom, et qui m’effraie autant qu’elle me fait rire !
Ce qui est intéressant, c’est de découvrir l’autre facette des Etats-Unis, celle où les gens n’arrivent pas à payer leurs factures, vivent les uns sur les autres et se fourrent dans des situations impossibles. On est loin de l’American dream… C’est toujours rocambolesque et c’est toujours un plaisir !
j’adore ce film
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