Après le genre Young Adult, voilà le New Adult. Plutôt curieuse, je me demandais ce que le terme recouvrait : on m’a expliqué que c’était peu ou prou la même chose que le premier, mais avec des personnages globalement plus vieux, âgés d’une petite vingtaine d’années quand les héros de Young Adult ont plutôt seize, dix-sept ans, dont les préoccupations tournent souvent autour de leurs affaires de cœur et, disons le tout net, de cul. En somme, le New Adult, c’est du Young Adult avec un zeste de sexe, dans un univers résolument réaliste. C’est dans ce contexte que nous abordons aujourd’hui le roman de Cora Carmack, Ce si joli trouble.
Le thème de ce roman décrit comme « le phénomène new adul aux Etats-Unis », c’est les premiers émois, même si Bliss, l’héroïne, n’est plus lycéenne. C’est justement un peu le problème de la jeune femme de vingt-deux ans, sur le point d’aborder sa dernière année de faculté encore vierge, probablement la toute dernière de son groupe d’amis. Un peu pressée par sa meilleure amie, Bliss décide de sauter le pas la veille de la rentrée universitaire. Passablement éméchée, elle tombe sous le charme d’un beau jeune homme, qu’elle ramène chez elle. Mais au moment de passer à l’acte, alors qu’ils sont déjà tous deux dénudés, Bliss panique, bredouille une excuse bidon, et s’enfuit de chez elle. Le lendemain, en assistant au premier cours de la journée, elle se rend compte que le bel inconnu de la veille, Garrick, est son nouveau prof de théâtre. Oups. L’année promet d’être gênante.
Ce si joli trouble explore la pression sociale, la peur et le désir qui entourent cette fameuse première fois, fantasmée, vécue comme un rite de passage, une manière de devenir adulte. Bliss le dit au début du roman, elle ne veut pas particulièrement avoir de rapports sexuels…elle veut juste ne plus être vierge ! Pourtant, quoi qu’elle en dise, la jeune femme n’est pas prête…même si Garrick est extrêmement séduisant. En fait, le garçon ne semble pas avoir de défauts : cultivé, beau, sexy, attentif, c’est une vraie perle. On parie qu’il ne laisse même pas traîner ses chaussettes par terre, et qu’il rabat la lunette de la cuvette après usage. Ce n’est somme toute pas un personnage crédible, mais on tombe quand même sous le charme, car il sait éveiller la midinette en nous.
Bliss est prise entre sa peur panique de l’acte, et son envie de savoir. Son trouble est bien compréhensible, et ne pourra manquer de vous parler. Son histoire d’amour avec Garrick est très lisse, mais franchement mignonne. Oui, mignonne, c’est vraiment le mot : on quitte la lecture de ce roman un sourire un peu niais aux lèvres, plutôt satisfait de sa lecture. On passe sur la simplicité de l’intrigue parce qu’on est séduit par cette jolie histoire d’amour entre deux personnages plutôt attachants. Oui, c’est une jolie histoire, toute en fraîcheur. Idéale pour se détendre !
Ce si joli trouble, Cora Carmack. La Martinière fiction, mai 2014.
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