Ce roman, vous l’avez sûrement déjà vu passer de nombreuses fois sur les blogs : lauréat du tremplin Black Moon, le roman d’Emmanuelle de Jésus fait l’objet d’un joli buzz sur la toile, avec sa jolie couverture blanche et son titre mystérieux, Salmacis. Succès mérité, car nous avons dévoré Salmacis sitôt reçu.
Salmacis nous plonge dans l’histoire de Faustine, une jeune fille timide qui a toujours vécu dans l’ombre de son frère jumeau Sasha, et qui s’apprête à rentrer dans un pensionnat d’élite après la mort de leur mère. L’internat, un thème récurrent en littérature de jeunesse (Harry Potter, Night School pour n’en citer que deux) dont on ne se lasse pas, permet à Emmanuelle de Jésus la construction d’un univers restreint mais soigné, entre camaraderie et rivalité. Mont Angèle est une école d’excellence située dans un cadre plutôt original, la montagne, où Faustine se découvrira une passion pour l’escalade (et pour Andrea, le prof assistant) et l’envie d’exister autrement que par son frère. Avec ce dernier, la relation est fusionnelle : ils sont jumeaux, mais surtout orphelins. Leur père est mort dans l’attentat du 11 septembre et leur mère a mis fin à ses jours dix ans après ce drame. Faustine devra apprendre à comprendre ce geste de désespoir et, peut-être, à pardonner. Elle devra apprendre également à se détacher de Sasha, son frère, qu’elle voit comme sa moitié. L’arrivée dans l’équation d’une jeune rivale, bien déterminée à séduire Sasha, va faire voir rouge à Faustine.
Mais Faustine a d’autres chats à fouetter que la vie amoureuse que son frère : elle est peu à peu en train de tomber amoureuse, et d’un garçon plus vieux de surcroît. Et, vous l’aurez deviné, le bel Andréa aux yeux violets cache un terrible secret : là encore, on salue l’originalité dudit secret. Ici, point de vampire ou de loup-garou, ce qui nous change agréablement. L’histoire d’amour de Faustine et Andréa est loin d’être évidente : beaucoup de choses sont en jeu, et Faustine n’est pas de ces héroïnes privées du moindre libre-arbitre dès qu’il y a de la testostérone dans l’air.
Premier roman très prometteur, Salmacis est porté par un style vif, qui donne véritablement voix à Faustine : un nouvel exemple de narration à la première personne véritablement réussi. Faustine n’en est que plus attachante ! Emmanuelle de Jésus donne véritablement corps à tous les autres personnages : Andréa, bien sûr, ou encore Sasha, mais l’on pensera aussi beaucoup à Anna et Ben la tante et l’oncle de Faustine, ou encore Simon, Cora et Gaëlle, les camarades de notre héroïne. Vivement la sortie du deuxième tome, pour que l’on puisse découvrir la suite des aventures de la jeune Faustine !
Salmacis, Emmanuelle de Jésus. Black Moon, mai 2014.
Par Emily Vaquié
Ta chronique donne très envie, je le mets dans ma wish ! 🙂
Haa, mais il a l’air extrêmement sympathique ce roman !
Pas mon genre, a priori… mais visiblement, ce roman récolte pas mal de suffrages. Il mérite peut-être que je m’y attarde… même si l’étiquette « littérature jeunesse » a tendance à me faire fuir.