Au lycée, ce jour-là, Paige aurait seulement dû procéder à une expérience de physique. Mais elle est tombée du toit, et décédée des suites de l’accident. Depuis, elle hante les couloirs du lycée, incapable d’en franchir les limites, invisible, mais percevant tout ce qu’il s’y passe. Dans son malheur, elle a de la chance, car elle n’est pas la seule à hanter les couloirs : il y a Brooke, décédée d’une overdose au début de la même année, et Ethan, qui hante le lycée depuis un temps indéterminé. Vu qu’elle n’a rien d’autre à faire, Paige suit les cours, ses amis, et conserve un emploi du temps routinier.
Mais le bruit court qu’elle s’est suicidée. Et ça, c’est inacceptable. Car si Paige ne se souvient pas exactement comment ni pourquoi elle est tombée, elle est absolument certaine qu’elle ne s’est pas suicidée, et sûre de n’avoir jamais eu des envies suicidaires. Elle va donc tenter, coûte que coûte, de faire entendre raison à ses amis, à commencer par sa meilleure amie, qui lui en veut de l’avoir abandonnée de cette façon, sans lui en parler auparavant.
Mais Paige est un fantôme : elle ne peut pas s’adresser à ses camarades, ne peut pas les toucher, et ne peut pas quitter le lycée. Ses moyens sont extrêmement limités, mais une petite découverte va changer ses perspectives…
Le gros point fort d’Et puis après, c’est son héroïne. Paige est une battante et, morte ou pas, elle se battra jusqu’au bout pour rétablir la vérité. La vie de fantôme n’étant pas bien folichonne, Paige observe la routine lycéenne. Et c’est en ça qu’Et puis après ? est très fluide à la lecture : il y a un fort parallèle entre l’ existence du fantôme de Paige et celle de ses petits camarades bien vivants. Elle va en cours, traîne à la cantine, écoute et discute les potins avec ses compatriotes spectraux, va à la bibliothèque lire les livres abandonnés sur les tables, et cherche ses amis. L’auteur mêle vraiment bien les aspects extrêmement ordinaires de la vie lycéenne au paranormal et à la vie fantomatique. Les deux tableaux s’entremêlent constamment et cela rend le récit très prenant. De plus, on suit les investigations de Paige qui vont nous permettre de découvrir qui elle était de son vivant : ses rapports avec Usha, sa meilleure amie, avec qui elle avait catalogué tous les élèves (des bons-en-tout aux super-mâles, en passant par les grilleurs), la jeune première pimbêche qu’elle déteste cordialement, son amoureux secret qu’elle rencontrait dans le cercle des grilleurs et même un admirateur qu’elle n’aurait jamais soupçonné.
Paige est morte, certes, mais c’est avant tout de la vie que va parler le roman, et de façon aussi sensible que juste. Tout au long des pages se glisse un hymne au quotidien et on en retient qu’il ne faut pas se retenir de vivre mais, au contraire, tenter d’en profiter ! Les dialogues sont vivants, et les fantômes loin d’avoir leurs langues dans leurs poches : l’intrigue est nostalgique, certes, mais l’humour est tout de même présent.
Avec Et puis après ?, Katie Williams propose un roman sensible, tendre, parlant d’une ado avec des histoires d’ados assez banales, somme toute, même si elle est désormais un fantôme. Mais c’est justement le portrait de Paige, qui ne se laisse pas abattre et va régler ses problèmes même sous forme de spectre, qui fait tout le sel de ce roman. Paige qui essaie de réparer les torts que sa mort a causés coûte que coûte. Suicidée, ou pas ? On ne le découvre qu’à la fin et, même si la fin est un peu rapide, on apprécie la chute.
Un court roman idéal à emporter en vacances, à la fois mélancolique et tendre, divertissant et bien mené !
Et puis après ? Katie Williams. Milan (Macadam), 4 juin 2014. Traduction de Jaqueline Odin.
hop … wish list
merci pour cet article!
J’entends beaucoup parler de ce livre, il me tente beaucoup 🙂
Léa, si tu aimes les romans fantastiques, il devrait te plaire !