En 1922, quand André Breton, alors directeur de « Littérature » décide de renouveler sa revue, il fait appel au dessinateur Francis Picabia pour en dessiner les couvertures. Man Ray, le photographe Américain, est quant à lui installé à Paris depuis un an, et collabore déjà au magazine. C’est le début de deux ans de collaborations artistiques, d’amitiés, de conflits qui marqueront la fin du mouvement Dada et poseront les prémices du surréalisme. Deux ans retracés du 2 juillet au 15 septembre dans une micro-exposition au centre Georges Pompidou.
L’exposition est composée avec la précision d’une maquette de magazine. Au fil des numéros, le travail d’exposition parfait nous guide dans l’aventure de la revue « Littérature » à travers les photos de Man-Ray et de Marcel Duchamp, les dessins de Picabia et de Max Ernst, mais aussi les poèmes de Paul Valéry, et j’en passe. On plonge dans l’histoire d’une trajectoire commune à des personnages hors du commun.
Man Ray et Picabia, les deux héros de cette exposition, réunis pendant deux ans par « Littérature » prendront finalement des directions différentes. Man Ray restera proche des anciens de la revue, qui seront au fondement du mouvement surréaliste, tandis que Picabia, très opposé au mouvement naissant, tentera de créer sa propre revue.
De cette exposition, on retiendra 10 numéros d’amitiés, d’impertinence et de littérature. Entre les photographies magistrales de Man Ray, les dessins à l’encre noire de Picabia et les explications autour de chaque numéro, pas le temps de s’ennuyer. Et pour finir la visite en beauté, le 14ème et dernier numéro de « Littérature » est celui dans lequel Man Ray a présenté pour la première fois « Le violon d’Ingres ». L’occasion de contempler l’un des chefs d’œuvres de la photographie moderne.
MAN RAY, PICABIA ET LA REVUE « LITTÉRATURE » (1922-1924)
De 11h00 à 21h00
Musée – Niveau 4 – Galerie d’art graphique – Centre Pompidou, Paris
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