[Rentrée littéraire 2011] Les chemins de poussière, tome 1 : Saba, Ange de la mort, Moïra Young

La dystopie a le vent en poupe : Gallimard Jeunesse l’a senti et publiera début septembre « Les chemins de poussière, tome 1 : Saba, Ange de la mort« , un premier tome que l’on compare à La route ou Hunger Games, dans des genres très différents. Saba fait donc son entrée dans le paysage des héroïnes adolescentes fortes et courageuse. Pour Moïra Young, encensée par la critique, c’est un début plutôt réussi.

Dans un monde futuriste qui semble avoir régressé jusqu’à une sorte d’Antiquité, Saba vit près d’un lac qui s’assèche de jour en jour, auprès de son père, son frère jumeau Lugh, et sa soeur Emmi. Un jour, sa vie bascule. Des inconnus assassinent son père et enlèvent son père. Pour Saba, c’est une évidence, il faut qu’elle se lance sur les traces de son frère…

Et c’est ainsi que Saba, jeune fille de dix-huit ans qui n’a fréquenté qu’une poignée d’individus dans toute sa vie et ne sait pas lire, s’élance malgré elle à la découverte du monde, un monde qui n’est pas vraiment rose. Fière et courageuse, la jeune fille a également un véritable caractère de cochon. Ce qui est rendu par un style assez déroutant, très oral, le  parler d’une jeune fille illettrée : la syntaxe est fantasque, certains mots sont déformés, d’autres inventés. ça agace ou ça passe. Une fois que l’on a fait abstraction de ce style pour le moins original, il reste à se concentrer sur l’histoire. Notre héroïne, parfois franchement désagréable et ingrate, voire égoïste, en verra de toutes les couleurs pour retrouver son frère. Son chemin croisera celui de personnages pour le moins pittoresques, dont forcément un beau jeune homme qui fera tourner la tête des jeunes filles.

Au centre de l’intrigue, Moïra Young explore les relations fraternelles : Saba est très proche de son jumeau, mais méprise sa petite soeur Emmi, qui s’avère finalement tout aussi courageuse et bien plus sympathique. La relation de Saba à Lugh est fusionnelle, presque amoureuse, une relation de soumission face à la sagesse et à l’autorité d’un frère aimé et admiré. Au fur et à mesure, Saba apprend à se détacher de ce frère « modèle », et à avoir des relations un peu plus saines avec son entourage. Elle découvre l’importance de l’amitié, la valeur de la vie, de la camaraderie. Un enseignement difficile pour une jeune fille qui a toujours vécu au sein d’un tout petit groupe.

Moïra Young bâtit son histoire dans un monde très semblable à celui de l’Antiquité, une atmosphère qui a déjà inspiré Suzanne Collins et son Hunger Games. Nouveau filon pour la littérature jeunesse? En tout cas, la violence et la cupidité ne sont pas épargnées à ces nouvelles héroïnes. Au final, Saba fait l’apprentissage d’une humanité qui semblait lui faire défaut aux premières pages. Si vous arrivez à vous détacher du style plutôt déplaisant, vous apprécierez sûrement ce premier tome. Pour ma part, je passe mon chemin pour la suite. Cependant, je tiens à remercier Charlotte et l’équipe de Gallimard Jeunesse, qui m’a permis de découvrir ce roman qui n’est pas sans surprise.

4 Commentaires

  1. Ah zut, tu n’as pas aimé… Je l’ai moi-même reçu et je ne l’ai pas encore lu mais avec ta chronique, il me donne pas trop envie (déjà qu’il m’attirait pas spécialement…) Enfin on verra !

  2. Salut !
    Tout comme toi, je suis un chroniqueur Gallimard Jeunesse.
    Je viens de publier ma critique sur Saba Ange de la Mort : une critique plutôt mitigée.

    Viens vite la voir et commente la !

    http://un-livre-en-lair.blogspot.com

    Clément

    Si tu souhaites apparaître dans ma liste des liens, dis le moi !

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