Les éditions Globe, un département de l’École des Loisirs, se consacrent à la littérature de non-fiction. Essayistes, journalistes, romanciers, les auteurs du catalogue captent le monde en marche et s’attachent à livrer leur part de vérité de l’Histoire. Jim Yardley, l’auteur de Boss Wang, a ainsi remporté le prix Pulitzer du Reportage avec son titre.
Pour se récompenser d’être devenu milliardaire si rapidement, Boss Wang, un magnat de l’acier chinois, s’offre une équipe chinoise de basketball, les Shanxi Brave Dragons.
L’ennui, c’est que les joueurs sont tous plus mauvais les uns que les autres, et l’ensemble forme une bien piètre équipe de basketteurs. Pourtant, Boss Wang ne recule devant rien : il leur inflige l’entraînement quasi militaire auquel doit se soumettre tout athlète chinois, accumule les privations et les emplois du temps serrés. Rien n’y fait, les résultats sont nuls. Mais Boss Wang n’a pas dit son dernier mot. C’est décidé, il va recruter un entraîneur de la NBA. C’est Bob Weiss qui s’y colle.
Un seul mot d’ordre : inculquer à toute l’équipe le style inimitable et tellement efficace des meilleurs joueurs américains et faire gagner l’équipe.
Fort de son expérience et d’un joli contrat, Bob Weiss débarque donc en Chine, flanqué d’un interprète. Et déchante assez vite : l’hôtel luxueux promis est loin de l’être, et la discipline de fer de Boss Wang lui semble incompatible avec la vie d’athlète. Mais il est là pour enseigner et se charge de le faire à sa façon. Qui n’a rien à voir avec les interminables entraînements inutiles et en force des Chinois. Forcément, ça ne va pas plaire à tout le monde…
Boss Wang, c’est avant tout une histoire de choc des cultures. Bob Weiss, fort de sa longue expérience, va tâcher d’inculquer à une équipe chinoise – qui n’est rien de plus qu’un moyen de propagande comme un autre ! – les cadres de la NBA. De leur côté, les Chinois vont essayer de diriger Bob Weiss de telle façon qu’il fasse exactement ce qu’ils voudraient. En somme, un entraîneur américain pour remettre à flot une équipe chinoise façon NBA, mais sans rien changer à la méthode chinoise. Dur dur. D’autant que l’on suit Bob de la découverte aux désillusions, de plus en plus dures.
Le livre est extrêmement détaillé : c’est avec un souci tout journalistique que Jim Yardley nous dépeint, dans un premier temps, l’étonnement de Bob Weiss devant son équipe et, dans un second temps, son désarroi face aux méthodes qu’on lui impose. On ressent pleinement toute l’ambiguïté de cette Chine qui semble avoir du mal à choisir entre ancienne idéologie communiste et nouveaux objectifs capitalistes. L’ensemble est assez loufoque, mais donne un portrait de la Chine aussi réaliste que bien mené et qui ne manque d’aucun détail. Un excellent reportage, qui a le mérite de choisir un angle d’attaque pour le moins inattendu !
Soyez le premier à commenter