Don Tillman, le généticien socialement inadapté du Théorème du homard, nous avait fait hurler de rire dans le premier volume de ses aventures, consacré à sa recherche d’une épouse respectant à la lettre ses critères matrimoniaux. Dans le second tome, Don est marié à Rosie et s’apprête à vivre la plus grande aventure de sa vie : la paternité.
Cela fait un peu moins d’un an que Don et Rosie se sont dit oui à Melbourne et ils vivent depuis peu à New York. Pour Don, la vie conjugale est loin d’être un fleuve tranquille : s’il est plus amoureux de son épouse que jamais, il doit se faire à de nombreux changements dans sa vie jusque là parfaitement coordonnée, Rosie n’étant pas prête à vivre une vie totalement millimétrée. La perspective de devenir père va devenir un soucis supplémentaire… et risque par ailleurs de mettre la vie conjugale de Don en danger.
L’Effet Rosie offre un changement de cadre bienvenu : nos Australiens sont délocalisés aux Etats-Unis, ce qui leur permet d’avoir un nouvel environnement social, incarné par Dave et Sonia, un couple résolument normal qui permet d’offrir un contraste sympathique avec Don et Rosie. Heureusement, Gene, le sidekick séducteur de Don, n’est pas absent du récit et ne tarde pas à rejoindre le couple à New York, au grand dam de Rosie qui réprouve ses infidélités permanentes. Il apporte beaucoup d’humour au récit.
Très centré sur Don mais fort peu sur Rosie, L’Effet Rosie est paradoxalement, et en dépit de son titre, le roman du diptyque où celle-ci a le rôle le moins central. Dans ce roman, Rosie n’est présente qu’en tant qu’épouse enceinte de Don : elle a très peu de présence indépendante, ce qui est dommage. Elle apparaît principalement pour faire des reproches à son mari, qui se retrouve une nouvelle fois dans des situations ubuesques qui prêtent à sourire de prime abord, avant de nous rendre un peu triste. En effet, le couple de Don et de Rosie se délite peu à peu sous nos yeux : même si le lecteur se doute bien qu’un happy end clôturera probablement le roman, il ne peut s’empêcher de frémir pour Don, qui ne voit décidément rien venir et enchaîne gaffe sur gaffe… En effet, Don ne peut s’empêcher d’aborder la grossesse de sa femme d’un point de vue scientifique, en occultant totalement l’aspect émotionnel de ce grand événement. Don a toujours autant de mal avec les sentiments… mais saura prouver qu’il est capable de romantisme ! Même si, comme d’habitude, cela lui vaut quelques soucis avec les autorités…
L’Effet Rosie continue sur la lancée du Théorème du homard, en se montrant tout aussi drôle et en évoquant la difficulté d’aborder la paternité avant l’accouchement (et que cela devienne donc absolument concret !). Cependant, l’on sent que l’on a atteint une étape décisive pour nos héros et qu’un troisième volume serait de trop… C’est aussi bien comme cela.
J’ai adoré le premier tome, celui-ci est dans ma PAL et il me tarde de le lire 🙂