Avant d’être repéré par des éditeurs américains, puis Bragelonne qui s’est chargé de la traduction française, Andy Weir a auto-publié son roman, Seul sur Mars, qu’il a longuement laissé disponible gratuitement sur internet. Le succès a été tel qu’il a attiré l’œil des éditeurs et, finalement, celui du cinéma. C’est Ridley Scott qui se charge de l’adaptation et signe un très bon film de science-fiction !
Mark Watney fait partie d’une équipe de six scientifiques chargés de faire des relevés sur Mars. Mais une tempête se déchaîne et les oblige à regagner leur navette. Dans la fuite, Mark est heurté par un débris, sa combinaison perforée. Son corps est introuvable et, d’après les instruments de mesure, il est mort. Pressés par la tempête et la mort dans l’âme, ses collègues l’abandonnent sur place et entament le long voyage qui les ramène sur Terre. Mais bien qu’une antenne de communication lui ait perforé le ventre, Mark n’est pas mort. Lorsqu’il revient à lui, sa combinaison est dans un état critique, mais il est vivant ! Et seul. Car il ne lui faut pas 10 secondes pour constater que le vaisseau a disparu.
De retour dans l’Habitat qui hébergeait les 6 astronautes (et conçu pour durer 31 jours, soit la durée de la mission), Mark fait le compte des vivres. Résultat : il est dans la panade. D’autant que tout le monde le croit mort et que, malgré le matériel très high-tech dont il dispose, il n’a aucun moyen de contacter la NASA.
Heureusement, celle-ci se décidé à faire un survol satellite de la zone de l’Habitat, afin de voir ce qu’il reste comme matériel. Les clichés montrent que les panneaux solaires ont été nettoyés, qu’un Rover a bougé. Pas de doute, Mark n’est pas aussi mort qu’il en a l’air. Mais que faire pour l’aider ? La prochaine mission ne partira que 5 ans plus tard. L’Hermès est en route pour la Terre et à des mois la planète rouge. Mark n’a aucun moyen d’en partir seul. Et, surtout, la pénurie de vivres le guette. C’est le moment de faire chauffer les cerveaux pour, d’une part, sauver l’astronaute en perdition et, d’autre part, entrer en contact avec lui.
Seul sur Mars dure deux bonnes heures. Qu’on ne voit pas passer. Le film est extrêmement bien rythmé, attendu qu’il ne faut pas dix minutes pour que Mark Watney se retrouve seul. Entrée en matière en fanfare ! Le suspense est, évidemment, à son comble, et ce jusqu’aux dernières minutes – hormis la conclusion, on passe son temps à se demander si et comment ils vont réussir à rapatrier Watney. Le rythme est bien géré, puisque trois arcs narratifs s’entremêlent : d’un côté, Mark qui tente de survivre, fait des tests, tâtonne et trouve des idées. De l’autre, la NASA, qui remue ciel et terre pour trouver une solution. Entre les deux… l’équipage de l’Hermès qui ne sait pas encore ce qu’il se passe ! On passe de l’un à l’autre, avec autant d’attentes concernant chaque partie. Vraiment, impossible de s’ennuyer. Et ce qui est intéressant, c’est qu’il n’y a pas d’antagoniste. C’est vraiment l’homme face à la nature et à lui-même (mais pas que, puisque l’on assiste aux recherches de tous les bords).
Étonnamment, c’est un film plutôt positif. Certes, Mark est franchement mal barré. Oui, les secours ne savent pas quoi faire. C’est vrai qu’il est coincé, seul sur une planète. De quoi devenir fou. L’astronaute tient un journal vidéo dans lequel il fait part de ses doutes, de ses problèmes, de ses peurs. Mais le tout avec un grand optimisme et un humour – presque – à toute épreuve. D’autant qu’il sait rire de ses expériences ratées. Du coup, malgré l’angoisse de la course contre la montre, c’est tout de même un film très humain et très émouvant. Les performances des acteurs y sont d’ailleurs pour beaucoup !
Et à cela il faut ajouter la photographie tout simplement sublime, qui en met plein les yeux.
En somme, voilà un excellent film de science-fiction – ou d’anticipation ? – mêlant survie, héroïsme (évidemment) et aventure humaine. Scientifiquement, le scénario semble tout à fait crédible (du moins pour les néophytes !) et surtout, accessible. Les jeux d’acteurs sont bons, l’histoire bien rythmée et le film mêle habilement suspens, tension et humour. À ne pas rater, donc !
Seul sur Mars, Ridley Scott. En salles depuis le 21 octobre 2015.
C’est effectivement un excellent divertissement! A noter également, la bande son disco en décalage total avec la situation et qui s’ajoute au côté humoristique du film. La séquence rythmée par « Starman » de David Bowie est particulièrement prenante. Votre article me donne envie de revoir le film!
Complètement ! Côté musique, ça m’a rappelé l’ambiance des Gardiens de la Galaxie 🙂