FANTASY ÉPIQUE — Stephen Aryan est un auteur anglosaxon de fantasy et de science-fiction, fan depuis la première heure des littératures de l’imaginaire et de grands noms du genre comme ceux de David Gemmell, Terry Brooks ou de J.R.R. Tolkien. Sa première trilogie, Mage de guerre, publiée en VO chez Tor, paraît en France chez Bragelonne.
Seveldrom va mal. Taïkon, le Roi Fou, a réussi à fédérer les royaumes de l’Ouest. Matthias, monarque éclairé de Seveldrom, sait qu’un conflit armé est inévitable. Pour conserver une chance face aux armées adverses, il bat le rappel de ses alliés : Vargus, vétéran de plus de batailles qu’on ne devrait en livrer dans une seule vie, le Mage de Guerre Balfruss ainsi que cinq de ses pairs se rangent aux côtés du royaume. Mais Taïkon aligne quant à lui le Nécromancien et ses Éclats, de redoutables sorciers dépourvus de morale. La guerre s’annonce serrée…
Stephen Aryan navigue entre ses différents personnages : au gré des chapitres, on découvre les pérégrinations de Balfruss et ses Mages de guerre, bien accaparés par leurs escarmouches contre le Nécromancien. Vargus, de son côté, ressuscite l’esprit des grandes batailles en recréant une Confrérie au sein de l’armée, enjoignant les hommes à s’entraider et à apprendre à se connaître afin d’être plus efficaces sur le champ de bataille. On suit également Talandra, princesse de Seveldrom et fille de Matthias, chef de son service d’espionnage, en lien avec ses différents espions. Côté opposants, on n’a guère qu’un aperçu des crises de folie de Taïkon, rapportées par les yeux de Nirrok, son jeune serviteur.
Le roman se veut donc assez complexe du point de vue politique : il faut jongler entre les alliés du roi Matthias et entre les pays de la coalition de l’Ouest, menés d’une main de fer par Taïkon. Les intrigues d’espionnage amènent une dimension psychologique au roman alors que l’essentiel de l’intrigue est plutôt concentré sur l’action. Cependant, entre les scènes de guerre et l’espionnite aigüe, l’histoire est assez convenue et ne surprend guère. De plus, l’auteur intègre beaucoup de mystères qu’il laisse en suspens : ainsi, une riche cosmogonie entoure les royaumes en présence et il semblerait même que certaines divinités prennent directement part au conflit. Or, cette partie est malheureusement sous-exploitée, laissant le lecteur sur sa faim et l’univers un tantinet bancal.
Côté personnages, on a toute une galerie qui colle aux archétypes de la fantasy épique : ce n’est pas original, mais le casting choisi par Stephen Aryan est efficace et remplit son office. Malheureusement, les personnages ne sont pas tous aussi creusés qu’il le faudrait, ce qui fait que l’on peine parfois à se passionner pour les pérégrinations.
Ceci étant dit, l’intrigue est menée efficacement. De plus, l’histoire connaît une première conclusion à l’issue du volume, ce qui fait que l’on peut le lire comme un one-shot – détail non négligeable. Stephen Aryan est un grand lecteur de fantasy et on sent la patte de ses lectures dans son texte : sans toutefois égaler ses maîtres, il propose une introduction classique et efficace.
En pleine lecture de ce tome, j’avoue être un peu perdue… Beaucoup de personnages, de nations… Il faut s’accrocher!
Oui, le début m’avait laissé également un sentiment de profusion mais, au final, on s’y fait !