Chroniqueuse, auteur et blogueuse, Maïa Mazaurette nous offre à la rentrée un nouveau roman, La Coureuse, largement inspiré de sa propre vie.
Trentenaire épanouie, Maïa aime la drague, les jeux de séductions, les premiers instants d’une nouvelle relation amoureuse. Depuis peu, elle a rencontré le Danois Morten et éprouve pour lui une violente passion. C’est une relation difficile et elle est prête à bien des concessions, quitte à se faire autre, à rentrer dans un moule. Son couple devient une lutte constante. Morten sera-t-il le bon, fera-t-il oublier à Maïa l’attrait de la séduction ?
Portrait de la génération Y, de trentenaires parisiens qui se cherchent, et qui ne se reconnaissent pas dans le modèle de couple que leur ont transmis leurs parents, La Coureuse est un roman bâti sur le paradoxe : celui d’une femme qui hésite entre séduction et liberté, et soumission et stabilité. Tout du moins c’est ainsi que le perçoit la narratrice, prête à des sacrifices pour séduire Morten, qui, sur bien des aspects, semble être un véritable mufle, tout en revendiquant sa liberté et son pouvoir de séduction. La femme joue de ses armes, de sa sensibilité, de ses atouts pour manipuler l’homme, mais reste prisonnière des désirs masculins. La vision de l’amour que nous dévoile Maïa Mazaurette est cynique mais parle sans doute à bien des trentenaires. Elle parle sans complexe, sans tabou, d’un ton très agréable et vif qui nous la rend sympathique et nous donne envie de prendre fait et cause pour elle contre Morten, pour qui le jeu de séduction semble moins ardu, plus fluide, et que l’on trouve de plus en plus désagréable. Pour séduire son beau Danois, la jeune femme n’hésite pas à détourner la vérité, à éluder, à se conformer aux attentes des hommes : c’est assez triste de lire que pour séduire, il faut souvent mentir. Romantiques indécrottables, il vous faut peut-être passer votre chemin. Vous passeriez tout de même à côté de beaucoup d’humour, et ce serait bien dommage.
Indépendante et voyageuse, la narratrice semble libre : elle n’est pas enfermée dans un travail en 9/17, et peut décider de poser ses valises à Paris, Berlin, Copenhague, selon son humeur. Mais elle reste dépendante des hommes, bien qu’elle se joue d’eux. Craignant la solitude, elle cherche sans cesse à plaire, à assurer ses arrières. A la fois forte et vulnérable, elle pourrait être l’incarnation de la femme moderne. Même si personnellement, je ne me reconnais pas le moins du monde dans ce récit, je ne peux qu’apprécier le style de Maïa Mazaurette, qui nous offre un roman bien écrit et bien tourné.
La Coureuse, Maïa Mazaurette. Éditions Kero, 2012.
« La Coureuse est un roman bâti sur le paradoxe : celui d’une femme qui hésite entre séduction et liberté, et soumission et stabilité. Tout du moins c’est ainsi que le perçoit la narratrice, prête à des sacrifices pour séduire Morten, qui, sur bien des aspects, semble être un véritable mufle, tout en revendiquant sa liberté et son pouvoir de séduction. »
Croire que la stabilité passe par la soumission est une sacrée erreur. Est-ce la vision de l’auteur ou votre interprétation ? Peu importe, c’est une erreur quand même. Moi non plus je en me reconnais pas là-dedans. Pour ce que je vois de Maïa -à force de lire ses articles sur son blog- ce n’est pas les hommes qu’elle aime mais le sentiment amoureux lui-même, avec tout ce que cela représente de fébrilité, de tension amoureuse avec ses hauts et ses bas… pas trop bas quand même car cela signe le mot de la fin !
En tout cas, si elle est l’incarnation de la femme moderne, je préfère rester vieille mode. A chacun son trip !
ça fait un peu Chick lit son roman, c’est pas trop mon truc…
C’est ainsi que je l’ai perçu, en tout cas, et ça ne correspond pas du tout à ma vision de l’amour.
Je me suis, pour ma part, beaucoup reconnue, mais c’est vrai que j’ai exactement le même âge que Maïa !
j’ai moi aussi trouvé le personnage de maïa très sympathique. et je lis souvent son blog avec plaisir même si je ne suis pas toujours d’accord avec ses opinions. la fin du livre m’a un peu déçue, je m’attendais à plus punchy. surtout j’ai trouvé qu’il y a vraiment beaucoup de fautes d’orthographe et de grammaire qui gênent la lecture. mais les dialogues sont pétillants et drôles, les comportements sont bien vus, c’est l’air du temps d’une génération, capté avec justesse. on a vraiment envie qu’elle se rebelle et qu’elle en sorte gagnante, de cette histoire toxique!
De toute façon l’intérêt n’est pas de se reconnaître ou pas mais d’y réfléchir -en dehors du plaisir qu’on peut prendre à la lecture, bien sûr ^_^ quoique pour moi la réflexion fait partie du plaisir, ça dépend des moments-.
Je sais bien que les jeunes générations -et les trentenaires en font encore partie ^_^ – rejettent les vieux modèles de couple, trop tristes, trop insipides, trop irréaliste peut-être avec leurs sermons de fidélité, etc (beaucoup sont comme Maïa « tout tout de suite ») mais que ce personnage de roman soit représentatif de la femme moderne, je trouverais ça bien triste… une vie de saltimbanque amoureux ?! C’est un luxe…
Autant j’avais très envie de le lire lorsqu’elle en a parlé au tout début, autant, maintenant, pffff… la raison n’en est peut-être pas tant la qualité du roman, et puis j’aime bien l’humour de Maïa. Le problème c’est sans doute moi, je me suis lassée des romans où l’intérêt semble reposer sur le nombril du personnage principal (je viens de finir « Luna Park » de Bret Easton Ellis que j’ai trouvé excellent, mais bon, ras le bol !) Je préfère largement des romans comme « Freedom » de Jonathan Frazer, plus consistants où tout ne tourne pas autour de nos petits bobos de coeur et autres qui me rappellent constamment à quel point nous sommes tous des névrosés ^_^
Donc, si vous avez des conseils à me donner je suis preneuse… J’en ai profité pour faire une tour sur le blog et je le trouve très intéressant avec des critiques bien torchées ^_^
Merci bien ! Personnellement, j’ai été assez déçue par Freedom, qui commence très fort et s’essouffle sur la fin.
(si le commentaire ne s’est pas affiché c’est parce que je les valide, et que je n’ai pas toujours le temps de passer quotidiennement…Mystère résolu ! )
Personnellement, je n’ai pas trouvé que « Freedom » s’essouflait sur la fin, j’en ai même apprécié la tournure… comme quoi !
PS : Ce qui est quand même curieux c’est que je voyais le com au travers du navigateur firefox et pas au travers d’internet explorer ?! Enfin…
Bonne continuation
Et puis bonne chance à Maïa. Il en faut pour tous les goûts.
Oui, cela doit être une faille de WordPress !
C’est une nouvelle maison d’édition je crois qui la publie. J’avoue que c’est une littérature qui m’apparaît un peu « branchée » et qui ne m’attire pas vraiment. mais peut-être est-ce de ma part un préjugé. Je constate quand même que certaines femmes « libres » (mais c’est un propos plus général qui ne concerne pas ton auteure- choisissent souvent les pires machos, et sont prêtes à bien des renoncements, voire quelques humiliations. J’aimerais bien savoir pourquoi… Peut-être un archaïsme.
bonsoir à tous j’aimerai avoir votre avis s’il vous plait à propos de ma question suivante:
– ce livre est- ce adressé aux adolescentes? si oui quel age si non pourquoi?
pour infos j’ai 17ans et en cette nouvelle année j’aurai 18ans dans 7 mois exactement.
bonjour Ines, ce roman peut être lu sans problème à 17 ans.
personnellement je ne le recommanderais pas à une jeune fille de moins de 15 ans. l’auteur est une trentenaire qui tient un blog, ‘sexactu’, évoquant les relations entre les hommes et les femmes de manière très explicite, et son livre est en partie autobiographique. est-ce que j’aurais aimé ce récit à 17 ans? je ne crois pas. la narratrice part du principe qu’elle ne pourra séduire le garçon qu’elle aime que si elle joue un personnage, si elle fait semblant d’être naïve et ignorante. elle est persuadée que si elle lui laisse voir qu’elle a plus d’expérience que lui, elle le fera fuir. je trouve que c’est une façon un peu triste de voir les choses.
à 17 ans, en général, on est plus sincère et idéaliste que ça. c’est déjà assez compliqué de découvrir qui on est, lorsqu’on est adolescente, sans en plus essayer de se faire passer pour un personnage imaginaire pour plaire aux autres!