Je limiterai la question capillaire au titre : chacun a pu mesurer l’étendue des dégâts en voyant la bande-annonce, entre la choucroute de Christian Bale qui ferait « presque » oublier les 18 kilos qu’il a pris pour le rôle (pour une fois, on n’a pas spécialement envie de le voir chemise ouverte…), et évidemment les invraisemblables bouclettes de Bradley Cooper (l’occasion de prouver qu’il a quand même du talent et pas seulement une belle gueule – même si, honnêtement, miam même avec les bouclettes). Tout cela fait un peu mal aux yeux mais les coiffures contribuent avec succès à recréer l’atmosphère 70’s, tout comme le fantastique soundtrack à base d’Elton John, de Tom Jones, de Paul McCartney et j’en passe, qui, lui, fait du bien aux oreilles.
En bon film d’arnaque, il y a pléthore de détails compliqués mais l’essentiel est résumable en deux phrases : Irving Rosenfeld (Christian Bale) et Sydney Prosser (Amy Adams) sont un couple d’escrocs qui finissent par se faire choper par un agent du FBI (Bradley Cooper). Mais celui-ci est ambitieux et décide de se servir du duo pour pêcher de plus gros poissons… Notez que c’est inspiré de faits réels (peut-être pas le cheikh mexicain – quoique). Le début est un peu lent, le temps que tout se mette en place, mais on finit par entrer dans le vif du sujet et là ça devient réjouissant. Le twist final, comme dans tous les films du genre, est aussi surprenant qu’efficace. La jubilation du spectateur va donc crescendo, peut-être parce qu’on a l’impression que les acteurs se lâchent de plus en plus : je pense en particulier à la scène de fête dans les bureaux du FBI, qui a des airs de making-of, un peu comme si on assistait au pot de fin de tournage où tout le monde se relâche sans être encore sorti de son personnage et où on a un aperçu de l’équipe technique (en l’occurrence les ‘agents discrets’ du FBI).
(probablement pas la meilleure image pour vous donner envie de voir le film)
Au fur et à mesure que la machine s’emballe, la folie gagne – et décidément, Jennifer Lawrence (qui joue Rosalyn, la femme d’Irving) est excellente dans ce registre. Un Oscar pour ce rôle serait bien plus justifié que le précédent, soit dit en passant… Ne serait-ce que pour la séquence «Live and Let Die», qui, dans la catégorie ‘je me lâche sur une chanson’, est à la hauteur du légendaire «Jump» de Love Actually (quoique dans un tout autre style). Dans le premier rôle féminin, Amy Adams n’est pas mal non plus, avec son petit accent british. Plusieurs plans la montrent en retrait, en train d’observer Irving et DiMaso (Cooper), et même si ça devient de plus en plus fréquent au cinéma, c’est toujours bien d’avoir une femme qui soit plus qu’un décolleté et qui manipule tous ces hommes (ok, c’est un peu grâce au décolleté qu’elle les manipule, mais bref).
Je finirai rapidement en parlant de la galerie de personnages secondaires qui m’a plutôt convaincue : le supérieur de DiMaso et son histoire de pêche sous la glace dont on n’aura pas le fin mot, qui parvient je ne sais comment à être drôle, voire grotesque, mais pas lourdingue ; De Niro en mafioso qui parle arabe (il n’apparaît pas longtemps, mais faut avouer qu’il n’y a pas plus crédible que De Niro en mafioso) ; et puis Carmine Polito, le maire qui redonne un peu foi en la politique, ou à tout le moins nous évite de la perdre totalement. Avec ses airs d’Elvis Presley, je l’ai trouvé particulièrement attachant en politicien humain, plein de bonnes intentions mais faillible malgré tout.
Conclusion : un bon film de genre, avec certes quelques problèmes de rythme mais qui repose avant tout sur des personnages très bien écrits et interprétés avec justesse, à la fois excessifs et tout en nuances.
American Bluff, David O. Russell. 2h18. En salles le 5 février 2014.
Par Lisa
J’ai adoré le film, mais pas sa durée exagérée ! Christian Bale est vraiment épatant, quant à la fameuse partie de pêche, c’est vrai qu’on aurait aimé savoir la fin !!!
Le film est vraiment très drôle, encore plus si vous avez la chance d’avoir une salle qui s’amuse. A voir