Tout le monde connaît les contes de fées, ou bien leurs adaptations. Mais aviez-vous imaginé que les personnages de contes de fées, surtout les méchants, allaient à l’école ? Pire, qu’il y avait un centre de redressements pour les méchants pas tout à fait assez méchants ? Incroyable, mais vrai. Et les cours promettent de belles aventures !
Rune Drexler est un jeune sorcier, donc un méchant. C’est le fils du Maître de l’Épouvante, lui-même un grand méchant. Mais Rune est un sorcier vraiment médiocre. Avec une détestable tendance à la bonté et à la gentillesse envers son prochain. Une attitude absolument déplorable pour un jeune méchant, tout le monde en conviendra.
Du coup, il est interne au Centre de Redressement pour Méchants Récalcitrants, une école spécialement conçue pour les jeunes méchants au cœur trop tendre. Ses camarades de classe ont des comportements tout aussi affligeants : Loup Junior, le fils du Grand Méchant Loup, sauve les enfants de la noyade plutôt que de les croquer, Jezebel Dracula, la fille du célèbre comte, a un net penchant pour le chocolat chaud et fuit le sang, et Désiré, le compagnon d’internat de Rune, n’a aucun talent en dehors de celui de faire de délicieuses pâtisseries aux glaçages sucrés et animés. Pas très crédible, pour des gens censés effrayer tout le monde.
Rune étant un assez piètre élève, le directeur de l’école lui pose un ultimatum : soit il mène à bien le complot qui lui est donné, soit il est définitivement exclu. Pour ça, il doit trouver un homme de main et en faire son esclave, voler un bébé, kidnapper une princesse, et renverser un royaume avant de mettre la personne de son choix sur le trône. Trois fois rien, en somme, pour un méchant qui se respecte. L’ennui, c’est que Rune n’a qu’une semaine, et que ses deux co-comploteurs ne valent guère mieux que lui.
Dès le début, on entre donc dans un roman d’aventure réutilisant les contes de fées pour mieux les détourner : les personnages célèbres sont légion, et l’auteur livre réinterprétations de leurs rôles et de leurs histoires, avec beaucoup d’humour. Malgré leur médiocrité – ou grâce à elle – Rune et ses amis se sortent aisément des diverses embûches qu’ils rencontrent en chemin. L’histoire pourra donc sembler assez prévisible aux lecteurs les plus aguerris, mais l’aventure est tellement bien tournée et divertissante qu’elle en devient très prenante. Le sujet original, le ton décalé et les multiples références aux univers classiques des contes, ainsi que des personnages attachants, font de Complot un roman divertissant, facile et agréable à lire, qui devrait plaire aux jeunes lecteurs. À mettre entre toutes les jeunes (et moins jeunes) mains !
Complot, L’école des mauvais méchants (tome 1), Stephanie S. Sanders. Nathan, 2014, 253 p. Dès 10 ans.
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