J’ai coutume de dire que ma passion de lectrice est née, comme pour beaucoup, de ma rencontre avec un certain sorcier à lunettes. Mais ce n’est pas tout à fait exact.
Petite, les lettres m’intriguaient. Je les voyais partout, sur les affiches, les magazines, la télévision. Je me souviens très nettement avoir remarqué que Chérie FM et Caroline commençaient de la même manière. Mais le reste des caractères me semblait flou, hermétique. Mes parents me rassuraient, me promettant que je saurais lire une fois entrée à la grande école. Le jour J, celui de la rentrée au CP, je croyais dur comme fer que le soir venu, je saurais lire. A la sortie des classes, je suis sortie en pleurant. Le grand secret ne m’avait pas (encore) été révélé. Cependant, quand vinrent les vacances de la Toussaint, j’étais en mesure de lire mon tout premier livre (Ratus et le robot) et depuis, je ne me suis jamais arrêtée de lire.
A sept ans, j’étais friande d’histoires effrayantes. Je rejetais les livres de la bibliothèque rose, et tout particulièrement Le Club des cinq, jugé trop ringard (« mais ils ont des noms de papas et de mamans ! »). Si j’ai dévoré Les Malheurs de Sophie de nombreuses fois, mon choix se portait souvent sur des romans d’horreur pour enfants, comme la célèbre série Spooksville, de Christopher Pike (dont j’ai dévoré tous les tomes) ou les inénarrables Chair de Poule. Il est étrange de constater qu’une fois devenue adolescente, j’ai préféré fuir films et livres (en dehors de Stephen King) trop effrayants.
Je crois que cela lassait un peu ma mère que je ne lise que des lectures jugées toujours les mêmes par mon entourage. Je ne démordais pas de l’horreur : l’année suivante, je découvris la série Zoé la trouille de Gudule. Dans cette série, Zoé, une petite rouquine froussarde vivait des aventures surnaturelles épiques (son dentiste devenait un vampire, des fantômes s’incrustaient dans son panier à linge, elle croisait une momie dans les couloirs du métro) qui s’avéraient toujours être des rêves particulièrement imagés. Mes parents prenaient l’habitude de me ramener des livres, et essayaient de m’ouvrir à d’autres genres. Mon père m’offrit Un détective de mauvais poil de Béatrice Nicodème, première excursion dans le domaine du polar. Ma mère m’acheta un roman de la série Le Club des baby-sitters, série girly que j’allais adorer, beau compromis avec mes lectures habituelles puisque dans ce roman, une des jeunes héroïnes traquait un fantôme.
Puis un jour, ma mère rentra avec un Folio junior à la main. « Il faut que tu lises ça, tout le monde en parle, c’est un gros succès ». Je devais être en CM1, et ce livre, vous l’aurez deviné, c’était Harry Potter à l’école des sorciers. Le livre n’était pas encore au faîte de sa popularité. On était bien loin d’un projet de film. Seuls trois tomes étaient sortis. Obéissante, j’ai ouvert le livre. Je n’ai pas tardé à le refermer. Car le premier chapitre m’a tout simplement ennuyée.
C’était l’époque de l’apparition de Britney Spears et d’Alizée, des Pokémons, et des cordes à sauter dans la cours de récré. Comme tous les enfants, je n’étais pas très patiente. Mais pour Harry Potter, j’ai fait une exception, et j’ai repris le livre, en sautant le premier chapitre. Et là, la sauce a pris. Je crois n’avoir jamais revécu cette étrange et délicieuse sensation de lire un roman qui contient tout ce que l’on espérait, et bien plus encore. La découverte de Diagon Alley m’a séduite, Poudlard m’a conquise. Je ne pouvais lâcher ce roman. Dans la foulée, ma mère m’offrit Harry Potter et le prisonnier d’Askaban. Je le lu une fois, deux fois, trois fois. Ma grand-mère m’apporta Harry Potter et la chambre des secrets, et je pus enfin savoir ce qu’il s’était passé entre le premier et le troisième tome. Le grand événement de l’année 2000 fut pour moi non pas l’entrée en CM2 mais la sortie de Harry Potter et la coupe de feu. J’ai traîné mes grands-parents le mercredi de la sortie à la librairie dès l’ouverture, et j’ai dévoré avec une amie le roman durant les récréations, me servant d’une feuille séchée comme d’un marque-page.
Avec Harry Potter, j’ai connu pour la première fois l’attente d’un nouveau tome, j’ai voulu écrire, j’ai même envoyé une lettre à Gallimard pour leur indiquer que je me proposais pour écrire la suite s’ils voulaient (JK Rowling n’étant alors pas très rapide à sortir la suite…). Gallimard m’a très gentiment répondu qu’ils avaient hâte de lire « ma plume allègre et malicieuse » et m’a envoyé un poster du quatrième tome. J’étais aux anges. La lettre est restée accrochée dans ma chambre jusqu’à l’adolescence.
Quand j’ai lu le septième et ultime tome, j’allais rentrer en classe de terminale. J’ai lu le roman en VO, à la lumière d’une lampe torche, cachée sous les draps. Cela n’avait plus la magie des débuts, mais c’était tout de même sacrément chouette.
Paradoxalement, je ne pense pas que ça soit grâce à Harry Potter, ou aux lectures citées précédemment que j’ai eu envie de travailler dans l’édition. Ce désir est venu bien après. Ceci dit, je me serais bien vue professeur à Poudlard.
Et vous, comment est née votre passion de la lecture ?
Oh ! Le fantôme du panier à linge, je m’en souviens encore 🙂
Je crois que ma passion de la lecture est naît quand mes parents allaient à la bibliothèque quand j’étais en maternelle. J’allais toujours avec eux car c’était à côté de mon école et pendant longtemps je n’empruntais que des livres sur Noël (j’étais une grande fan !),que je regardais plus que je ne lisais, puis aussi les livres « L’imagerie » : Des sorcières et des fées, de Noël… En primaire j’ai commencé à lire les petites légendes sous les images puis je me suis mise à emprunter les « j’aime lire » !
Grâce à eux j’ai découvert Tom-Tom et Nana que j’ai adoré et dont j’ai réussi à me faire offrir tous les tomes au fil des années 🙂
Après cela, j’ai commencé à lire des vrais livres comme le fantôme du panier à linge et Sacrées sorcières, et surtout les Chair de Poule empruntés à la bibliothèque 😉
J’avais 11 ans quand j’ai commencé les Harry Potter, le Prisonnier d’Azkaban venait de sortir en film alors je me suis décidée à lire La coupe de Feu car zut, je savais lire et puis les films étaient vraiment géniaux je voulais savoir la suite ! Mes parents étaient fans des livres donc on les avait déjà et j’ai pu lire les trois premiers dans la foulée ! J’ai mis un peu de temps avant de commencer l’Ordre du Phénix à cause de son épaisseur mais j’ai fini par en venir à bout un jour !
A part HP et 2 Stephen King (Carrie et Cujo), j’ai très peu lu une fois au collège, puis comme tu le sais je me suis remise à la lecture avec Fascination, commandé chez France Loisirs après avoir lu ta chronique quand j’étais en troisième !
Oh tiens, nous aussi on avait le fantôme du panier à linge !
Comme toi j’avais furieusement hâte d’apprendre à lire : mes parents me lisaient des histoires, je les voyais lire, on avait des tas et des tas de BD que je demandais à mon père de me raconter (et je ne comprenais pas pourquoi ils ne voulaient pas me raconter les BD… Maintenant je comprends que c’est difficile à « raconter » une BD!). J’ai appris à lire avec Ratus, et ensuite j’ai écumé les bibliothèques rose et verte de mes parents : Comtesse de Ségur, Oui-oui, Clan des 7, Club des 5, Les Six Compagnons, Langelot (il n’y a que les Alice que je ne lisais pas, car j’avais commencé par une histoire de fantôme qui m’avait fait bien trop peur). J’ai aussi lu Harry Potter, j’étais en sixième, ça venait de sortir, ce n’était pas encore un gros succès. Coup de foudre immédiat (mes 3 1ers tomes tombent en ruine, d’ailleurs).
Et il paraît que quand j’étais bébé, me parents me donnaient les catalogues (genre La Redoute) et que je les feuilletais religieusement dans mon parc : ça devait être un signe annonciateur (mon frère, lui, les déchirait sauvagement, et n’aimait pas lire jusqu’à Harry Potter. Je l’avais tellement gavé qu’il a fini par le lire. Mais il a vraiment démarré avec Le Livre des Etoiles d’Erik L’Homme !).
Ah, ma grand-mère indique que j’avais également des catalogues de la Redoute dans mon parc. ça se confirme, ça serait un signe !
Presque pareil, bibliothèque rose puis verte Sophie était un alter ego mais n’arrivait quand même pas à satisfaire et calmer ma grande faim , je devais visiter la bibliothèque de Maman pour me rassasier et demander à mon Père de doubler ma ration et m’offre mon premier Balzac à 8 ans : premières réactions je trouvais le Médecin de Campagne trop statique et trop décalé à ma petite vie …
Presque pareil, bibliothèque rose puis verte Sophie était un alter ego mais n’arrivait quand même pas à satisfaire et calmer ma grande faim , je devais visiter la bibliothèque de Maman pour me rassasier et demander à mon Père de doubler ma ration et m’offre mon premier Balzac à 8 ans : premières réactions je trouvais le Médecin de Campagne trop statique et trop décalé à ma petite vie d’alors…